J’adore mon père. Mais il a 86 ans et c’est un vieil homme original et charmant pour les étrangers, parfois usant pour sa famille.
Il y a 3 mois, il a fait un infarctus, il lui reste 10% d’artères en bon état. Ses jours étaient comptés et il a beau me dire depuis des années qu’il est prêt mais pas pressé (de mourir), moi, aux soins intensifs, à ses côtés, je n’étais pas prête du tout !
Alors que finalement, il est encore très vivant : assez pour fuguer à pied, de l’hôpital, sans ses clés, avec sa lourde valise, alors qu’avec son accord, nous venions de faire des pieds et des mains pour lui trouver une place dans un centre de revalidation. S’il ne peut pas apprendre le latin au médecin ou lui réciter des fables de Lafontaine, il refuse de se laisser soigner. Par hasard, je le croise dans la rue au bon moment ! Avec ma sœur, je le réinstalle à la maison, des repas lui sont livrés, nous achetons un 2e semainier pour ses médicaments, il a « égaré » le premier.. Nous nous relayons pour aller faire ses courses qu’il prétend ne plus savoir faire. Bien que , dès que nous le laissons, il ressort s’acheter une petite fiole d’alcool et des cigarettes car il s’est mis à fumer ! Il court comme un lapin sans sa canne qu’il oublie partout tellement il en a besoin... Quand il le décide, il faut repeindre son plafond endéans les 3 jours sinon il le commence, en rose, sur un échafaudage bancal, car monsieur est pressé !
Il dit perdre la mémoire aussi nous mettons de grands papiers de rappels sur sa table :prends tes médicaments, garde-moi tes factures…(son dernier virement mentionnait son numéro de téléphone comme numéro de compte. Mais il jette invariablement nos mémos, range ses médicaments sans les prendre et débranche son téléphone, le rendant injoignable… Il fait immanquablement l’étonné comme si cela se faisait tout seul !
A chaque hospitalisation, il ramène des objets de son voisin ou, carrément le téléphone fixe de l’hôpital. Nous sommes quittes de 2 trajets pour le ramener lui… et puis ses larcins !
Dernièrement, j’allais le chercher pour l’emmener manger, sans succès, il était tard, il n’avait pas retrouvé le chemin de sa maison après la messe de st Luc, à 500m. Là, désemparé, il m’a promis de ne plus sortir le soir, car « la nuit, tous les chats sont gris » et de ne pas trop s’éloigner de sa maison. Le surlendemain, ma visite tombe encore à l’eau, il n’est pas là bien qu’il y ait grève des transports en commun. Son repas est devant la porte, je vais chercher sa clé chez mon frère. J’en profite pour remplir son frigo uniquement pourvu de chips, de cacahuètes et de biscuits, il se nourrit comme un ado ! Son téléphone a disparu, ses médicaments aussi, je m’inquiète. Je lui laisse un mot et de l’argent caché dans un cadre « au cas où ». Sur mon chemin de retour, coup de fil d’une station d’essence à Auderghem : mon père erre… Je suis priée de venir le chercher. En plein heure d’embouteillage et de grève, cette excursion me prendra 4h aller-retour. A 21h30, je peux enfin manger, lui, s’est bien amusé ! il est allé voir les pères rédemptoristes à Namur… en auto-stop !!!
Le retour lui semblait un peu longuet, il a préféré que je revienne le chercher. Et a trouvé très agréable notre petit déplacement à la vitesse- tortue en voiture, s’extasiant sur la beauté de chaque train qui passe et l’habilité du conducteur.
Papa, j’en ai marre que tu te conduises comme un gosse !
Et le respect des cadets ,dans tout ça ?!!
Agustin Répondre
Salut, un énorme merci pour tous ces messages. Je souhaite aussi à vous exprimer que je trouve ce sujet extraordinaire.
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