A Notre dame de Grâce, on nous mena à l’église, pour nous confesser, en vue de la communion privée. Grand événement, car à part les bagarres et les mensonges, je ne trouvai pas grand-chose à avouer. C’était lent à périr, chaque enfant entrait dans le confessionnal l’une après l’autre et un dialogue s’installait, entre un visage peu visible à travers cette sorte de grille, très proche du moucharabieh.
Le temps passe, passe ; un besoin pressant de pipi m’angoisse. Tenir le coup. Impensable d’avouer aux nonnes qui nous surveillaient : « Pipi ! »
Ce fut enfin mon tour. A genoux devant cette clôture où l’on distinguait fort peu le visage du confesseur, me creusant le cervelet pour trouver quelque chose de plus croustillant qu’un mensonge, je sentis avec désespoir et soulagement ma vessie donner libre cours à son devoir naturel. Ouf ! absolution, retour sur une chaise. La marée ne dépassa pas le seuil du confessionnal et nul ne me parla de cette catastrophe dont je ne m’accusai jamais, en dépit des chaussettes trempées, vite changées à la maison.
Depuis, j’ai toujours détesté ce rite malsain de la confession.
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Hélène Havaux Répondre
Eh bien, pareille mésaventure m’est arrivée, à moi aussi et dans les mêmes circonstances ! Sauf qu’en sortant du cagibi sombre, je n’ai trouvé que cette piètre et invraisemblable excuse : j’ai vomi !
Voici à ce jour au moins trois petites filles qui ont fait un pipi d’émotion dans un confessionnal.
Je suis sortie de cette épreuve honteuse et désemparée. Je me souviens des sentiments mélangés et malsains qui m’agitaient lors de confessions ultérieures : confier ses petites -oh si petites - turpitudes à un homme dont le visage barré par le croisillon était si proche du mien ; moi agenouillée, en humiliante posture, et lui, me dominant derrière la fenêtre. Parfois c’était un vieux prêtre à l’odeur forte, parfois c’était le jeune et beau vicaire que je croisais en rue, gênée qu’il connût mes "péchés" mais aussi éprouvant une certaine délectation qu’il y eût entre nous ces troublants secrets.
Votre texte date déjà de 2004, Souris Verte, aurez-vous encore l’occasion de lire mon commentaire ?