Conseils et recommandations utiles à toute bonne mère de famille
Bleu de méthylène : désinfectant de couleur bleue, utilisé en badigeonnage lors de maux de gorge.
Mode d’emploi : insérer un morceau d’ouate dans la longue pince métallique prévue à cet effet, ustensile essentiel dans l’équipement de la pharmacie familiale.
Tremper l’ouate dans la solution de méthylène et badigeonner le fond de la gorge sans tenir compte du réflexe instantané de haut-le-cœur du patient.
Attention : la coloration intégrale de la bouche et des doigts est signe évident que le badigeon a été bien appliqué. Si les urines sont vertes, ne pas s’inquiéter, c’est que le produit, trop généreusement appliqué, a été ingéré.
Eucalyptus : décoction de feuilles séchées.
Mode d’emploi : faire bouillir les feuilles pendant plusieurs heures afin d’humidifier l’atmosphère et d’assainir l’ambiance.
Attention : ne pas se laisser influencer par les réactions olfactives désobligeantes de l’entourage.
Ouate thermogène : ouate de couleur orange ; produit sur la peau une augmentation de la température pour garder au chaud les bronches délicates.
Mode d’emploi : étendre l’ouate sur la poitrine.
Attention : la transpiration peut imprégner la matière et produire ainsi un effet de brûlure fort désagréable.
Le graphisme de la boîte évoquant le sautillant petit génie d’Aladin qui crache le feu n’est nullement synonyme de danger, contrairement à ce qu’on pourrait croire.
Alcool camphré : solution à base de camphre. Accélère la circulation du sang, réchauffe les muscles.
Mode d’emploi : frictionner vigoureusement la partie du corps à réchauffer.
Attention : la forte odeur de camphre rebutera toute approche amoureuse mais sera par contre souveraine pour éloigner les mites.
Sirop de sureau : baies de sureau, calme la toux.
Mode d’emploi : cueillir les baies à la fin de l’été et les cuire avec du sucre. On obtient un liquide doucereux qui peut se conserver pour l’hiver.
En cas de toux prendre 1 cuillerée à café de ce sirop 3 fois par jour.
Attention : ne pas dépasser la dose, son goût délicieux invitant à l’excès.
Sirop de limaces : antitussif.
Mode d’emploi : 1 cuillère à soupe 3 fois par jour.
Attention : afin d’éviter le refus horrifié du patient, ne jamais lui révéler que, pour obtenir ce remède au goût délectable, les malheureuses limaces ont macéré et fondu lentement dans le sucre candi.
Papin : cataplasme pour soigner la bronchite.
Mode d’emploi : préparer sur le feu une bouillie à base d’eau et de farine de moutarde.
Arrivée à ébullition, l’étaler sur une feuille de gutta-percha (substance imperméable tirée du latex). Placer le tout entre deux linges et déposer immédiatement sur la poitrine du malade.
Attention : la manipulation est malaisée mais c’est l’occasion de convaincre l’enfant qu’il peut prouver son courage et n’est nullement douillet. En effet la brûlure peut être cuisante.
Ventouses : petits pots de verre utilisés pour atténuer l’inflammation des bronches.
Mode d’emploi : introduire dans les récipients de l’étoupe (filasse de chanvre ou de lin) enflammée afin de faire le vide d’air.
Déposer adroitement les ventouses sur le dos du patient, couché et immobile. On obtient ainsi un effet de succion, la peau bleuit, se gonfle à l’intérieur du verre. Laisser agir quelques minutes avant d’appuyer sur la peau pour décoller la ventouse.
Attention : si le préparateur est maladroit ou trop rapide la ventouse n’adhère pas, l’étoupe enflammée tombe sur le malade et l’énervement général est garanti.
Chandelle fondue : soulage les bronches.
Mode d’emploi : faire fondre de la chandelle dans une casserole, en enduire un épais papier brun passé préalablement au four, et le coincer entre deux tissus de flanelle qu’on dépose immédiatement sur la poitrine du malade.
Attention : la singulière impression d’assister à un office religieux n’est nullement antinomique.
Mercurochrome : produit désinfectant.
Mode d’emploi : laver la blessure à l’eau oxygénée avant d’appliquer le mercurochrome.
Pour éviter la sensation de brûlure aiguë que provoque le produit, souffler avec empressement sur la plaie afin d’apaiser la détresse du blessé et de lui faire oublier ces quelques secondes désagréables. Le barbouillage rouge lui donne l’impression très nette que cette chamarrure de plusieurs jours est indispensable à la cicatrisation.
Attention : même si un flacon de mercurochrome est dans l’armoire à pharmacie depuis des années, son effet psychologique est garanti.
Pétrole : efficace contre les poux : petites bestioles parasites qui s’installent en particulier dans la chevelure des enfants.
Mode d’emploi : dès que l’enfant se gratte, inspecter la chevelure. Si vous y découvrez des lentes (petits œufs blancs) c’est signe que le pou a trouvé refuge sur la tête de l’intéressé.
Eviter de prendre un ton alarmant même si vous êtes perturbé, mais user immédiatement de le thérapie recommandée :
Loin de toute source de chaleur, verser du pétrole sur les cheveux - vous trouverez le pétrole en droguerie.
Ensuite, emballer la tête dans un linge bien serré, laisser reposer une nuit. Rincer abondamment.
Attention : ne pas se laisser détourner du but : ni par les exhortations de l’enfant contrarié par l’odeur et effrayé par la vue ou la sensation que donnent ces petites bêtes en s’échappant le long du dos ; ni par les cauchemars qui pourraient peupler sa nuit. Une aération prolongée de l’habitation sera nécessaire.
Inotiol : pommade contre les furoncles, petites pustules très contagieuses.
Mode d’emploi : appliquer sur les furoncles la pommade cicatrisante Inotiol, produit de la distillation de pierres de fossiles de poissons.
Lorsque un furoncle se transforme en flegmon purulent, on aura recours aux soins infirmiers afin d’effectuer un curetage quotidien et de nettoyer en profondeur.
L’application d’une pommade aux extraits de venin de serpent est très recommandée mais la guérison reste néanmoins assez lente.
Attention : Éviter le contact avec les tissus qui seront définitivement imprégnés de cette teinte chocolat au lait indélébile.
Ne pas se laisser rebuter par les effluves particulièrement désagréables empuantissant l’atmosphère durant le traitement.
Quant au terme « venin de serpent », on évitera soigneusement de le mentionner auprès de l’enfant, une phobie risque de le hanter pendant des années.
En suivant scrupuleusement ces conseils, on démontrera, à l’évidence, que chaque problème peut être résolu avec volonté et persévérance.
Il reste à espérer que dans un avenir prochain, peut-être grâce au hasard, les chercheurs découvriront un traitement souverain à tous ces maux.