Rêve est synonyme d’utopie. Et pourtant……
Adolescent, je me voyais au lit avec la plus belle fille du monde, père d’enfants hyper doués, homme d’affaires important, conférencier très écouté.
Avant d’avoir réalisé ces phantasmes, j’ai eu le temps de déchanter. Les interdits de ma religion et les contraintes sociales ont pris beaucoup de temps, assez de temps, pour que je perde mes facultés de séducteur. Elever des enfants est risqué. Ma scolarité insuffisante ne permettra pas l’ascension professionnelle espérée. J’aurai le temps de désespérer de moi-même jusqu’à une dépression profonde à 32 ans.
Adulte, je réaliserai une très grande partie de mes rêves. Une épouse extraordinaire ( pas uniquement au lit). Deux fils dont j’ai toute raison d’être fier. Une profession enthousiasmante avec un revenu de très bon niveau. Mon énorme bagou n’est cependant pas digne du statut de conférencier.
Bien entamé le troisième âge, j’ai à nouveau le temps de rêver : laisser un message de paix à mes semblables et être accueilli les bras ouverts par mon créateur. Laissez-moi rêver !

1 commentaire Répondre

  • Claude (FIJ) Répondre

    Bonjour Fernand ! C’est en te lisant que j’ai eu envie de réfléchir un peu au thème de l’année que votre Magusine propose... Merci pour ça, déjà...

    Pour toi, rêve est synonyme d’utopie... N’est-ce pas un peu dommage ? Une utopie est quelque chose dont on sait pertinemment bien qu’elle ne se réalisera pas, non ? Alors que le rêve, ce qui fait sa force, c’est qu’on peut s’y accrocher et mettre tout en oeuvre pour le concrétiser... La jolie phrase de Philippe Chatel, que j’écoutais, enfant, illustre bien ce concept, je trouve. "Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas... votre rêve !"

    Me retournant brièvement et regardant en arrière, je repense en vrac aux rêves et aux envies de mes 15 ou 16 ans. Je rêvais de faire du théâtre : j’en ai fait pendant 7 ans, en amateur. Je rêvais de faire un boulot à vocation pédagogique ou sociale : j’y suis, je combine même les deux ! J’avais des envies d’écrire : bon, d’accord, je n’ai pas été publiée chez Gallimard mais finalement le Magusine me donne un peu cette occasion 😄 Alors...? Ces quelques exemples pour conclure que si les rêves qu’on nourrit, adolescent(e), ne se réalisent pas toujours ; j’ai quand même l’impression qu’en y réfléchissant bien, des bribes de ce qu’on voulait être ou faire sont néanmoins décelables dans nos vies d’adultes... Il suffirait juste de savoir les repérer !

    N.B. : Par contre, mes rêves d’enfant sont beaucoup plus flous et semblent s’être fanés quelques années plus tard. A 9 ans, je voulais être danseuse classique et chimiste... Je n’ai pourtant jamais revêtu de tutu ailleurs que devant ma glace ! Et lorsque j’ai été confrontée aux équations chimiques en secondaire, j’ai déchanté bien vite : non, ce n’était pas pour moi !...

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