Inès, retraitée, a participé pendant 2 ans à l’atelier de simplicité volontaire organisé par Ages & Transmissions. Voici son témoignage.

Démarche

J’essaye d’être dans cette démarche mais cette diminution de consommation est tout à fait relative. J’en parle, donc, en tant qu’occidentale vivant dans un pays de toute grande consommation. Rien à voir avec un habitant d’un pays pauvre.

La valeur principale que je mets derrière la démarche de SV ?
La première raison est une question de justice. Il est parfaitement scandaleux qu’une minorité de consommateurs affame le reste de l’humanité. De plus, les habitants des pays pauvres sont les premières victimes des crises et changements climatiques dus à nos comportements égoïstes.
La deuxième raison est la destruction de la diversité des vies sur terre. Très personnellement, je pense à mes petits-enfants … Dans quel monde (d’injustice et de menaces) vivront-ils demain ?

Malheureusement notre abondance suscite l’envie des habitants des pays en voie de développement. Là, on rêve de vivre comme nous, cela augmente la pression sur l’éco-système.

Motivation – évolution

Sans le savoir, j’ai toujours été dans une démarche de simplicité volontaire.
Ma petite enfance : c’est la guerre ; donc, la consommation est réduite au minimum. Après, les « bonnes habitudes » sont prises. De toute façon mes parents, frère et sœurs, n’avons jamais été des consommateurs compulsifs. A la maison, pas de luxe, pas de grosses privations non plus. Tout est relatif. Le « paraître » ne nous a jamais piégé, ni le « quand dira t’on ». Une forme de liberté.

J’espère que cette démarche pourra se développer. Comment ? En réfléchissant sur nos réels besoins, que d’activités, de démarches, de dépenses, … inutiles ! Dans nos sociétés, dites « évoluées », la frontière entre le nécessaire et le superflu est très difficile à dessiner.
Je pense que le « paraître » a pris le dessus sur « l’être » et dans ce douloureux « mal être », la consommation semble donner une réponse. C’est faux : elle ne fait qu’accroître le problème. Consommation = frustration. C’est un problème sans fin.

Vie quotidienne

Ma démarche la plus sérieuse a été l’abandon de la voiture, l’économie d’eau (construction d’une réserve d’eau de pluie). Mon alimentation devient plus simple : de moins en moins de viande ; quant aux poissons, je suis attentive à ne pas porter atteinte aux espèces menacées. J’évite l’usage des produits d’entretient inutiles et souvent nuisibles. J’ai très peu d’électro-ménager. Mes dépenses vestimentaires sont minimes …

J’estime ne pas être assez vigilante concernant les produits que j’achète, leur provenance, le transport, les conditions de fabrication etc … Cette démarche est très importante. Malheureusement, ce n’est pas simple et cela demande beaucoup de temps.

Limites de la démarche de SV

Dans cette démarche, tous ces petits actes me semblent dérisoires. Les habitants des pays riches devraient s’imposer de vivre dans plus de simplicité. J’ai peur que sans pression énorme, cela reste une utopie. Je constate que seulement un très petit nombre de « riches » applique ce genre de vie dans les pays pauvres ; la plupart des individus rêvent et tentent de vivre comme dans les pays de sur-consommation. Fameux dilemme !

Si on n’entre pas dans cette démarche, l’histoire nous y obligera tôt ou tard.

Transmissions-échanges

Il m’arrive de parler des simplicitaires mais pas systématiquement. En général je critique très sévèrement la consommation effrénée de nos sociétés et la banalisation de produits, gadgets, activités totalement inutiles.
La publicité est une véritable menace pour notre comportement.
Quant aux politiques : là est la vraie solution. C’est là que l’étude et les solutions devraient être prises. Cependant, je crains que le monde politique manque de courage pour prendre des décisions impopulaires pour beaucoup de gens, donc d’électeurs.
Il y a des projets de société plus équitable, plus juste, moins destructeurs mais la plupart du temps, pas appliqués ou tellement « minis » que le problème reste le même.
Les catastrophes écologiques, climatiques, sociales, risquent d’entraîner un grand nombre de bouleversements, tels que exodes, migrations, révoltes, guerres etc … Pour ma part, je ne suis pas optimiste. Il serait bon de faire pression sur le politique de manière radicale.

Société

La démarche de SV est importante bien sûr. Mais n’est pas la seule pour changer nos sociétés injustes et combien dangereuses. Des pistes de solutions ? Aider la recherche fondamentale au maximum. Effectuer des recherches pour mettre en place des solutions pour nourrir tous les humains, employer l’eau de manière plus rationnelle. Il faudrait aussi créer de nouveaux emplois qui prendraient la place de ceux perdus dans une autre manière de vivre. Ce sont des exemples, il y en a plein d’autres.
Et pourquoi pas (c’est un rêve qui m’est très cher) prendre l’argent pour réaliser ce changement de société où il se trouve en quantité astronomique ? Dans les armées du monde, dans les milliards consacrés aux recherches militaires, dans les armements qui nous menacent tous, riches comme pauvres. L’argent ne manque pas, il est là. Il ne manque que la volonté politique forcée par la pression populaire. Nous sommes tous concernés.

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