Vacances d’été en Bourgogne et grève de la culture
Belle région, verte, vallonnée, ensoleillée !
Terre chaude, nourricière, programmant lentement en son sein le bourgeonnement, la maturation des ceps qui un jour enfanteront les nobles grappes.
Mais aussi, terre féconde en merveilles réalisées par l’intelligence et la main de l’homme.
Au détour d’une route, à l’entrée d’un village, au cœur d’une ville, les témoins du temps nous attendent. Nous le savons, mais nous sommes surpris chaque fois.
Cathédrales, églises, chapelles, abbayes, châteaux, maisons, tours isolées, puits, ponts…Tant et tant de vestiges de la vie des hommes, femmes, enfants, nobles ou simples manants qui, comme nous, voulaient ou auraient voulu vivre une vie simplement heureuse. Manger, boire, aimer, dormir, rêver, se battre, souffrir, rire, enfanter, mourir…
La vie est là qui nous parle dans le silence des pierres. Des bâtisses pleines de superbe ou des maisons simples, abritant la vie, sans plus, sont là devant nous. Et on imagine, on se souvient de l’école, des cours d’histoire, et de la vie quotidienne d’alors dont nous parlaient les profs.
Et nous voilà, nous, les parents, qui commençons à être très sérieusement adultes, peut-être trop, sans doute trop, sérieusement adultes. Nous avions donc, cet été-là, le beau projet humaniste d’initier nos trois enfants aux merveilles de l’art roman. Mais les enfants, eux, ils n’en ont rien à faire ce matin-là. Il fait chaud, c’est l’eau qu’on veut, l’eau, se baigner, marcher dans les rochers, chercher les bestioles et les regarde, aller au marché, manger une glace…
Eh quoi ! Encore, ce matin, encore visiter une autre église ! La barbe, qu’on vous dit ! Et on refuse, on s’assied au bord de la route et on fait la grève des bras croisés, serrés côte à côte…Bon. « Nous ne repartirons pas avant que vous ne soyez au moins entrés et ayez fait le tour complet de l’intérieur du bâtiment et vous nous raconterez ce que vous avez vu ».
Le temps passe, passe, le soleil est au zénith et la chaleur insupportable. Jusqu’à ce qu’enfin ils rendent les armes et s’exécutent, furieux, enragés contre ces parents qui auront eu raison d’eux… encore une fois !
Trente ans plus tard…
Ces enfants devenus parents emmènent leurs enfants sur ces lieux dont ils disent – comme la mémoire est courte ! – qu’ils ont gardé un souvenir tenace et émerveillé.
Et la roue continue à tourner.
Et la scène recommence. Rien n’a changé sous le soleil.
A la fureur succède la mise en mémoire des quelques harmonies que l’on ne pouvait pas ne pas voir.
Et quand ils retournent sur les lieux de leur « grève d’ados », ils enragent devant leurs gosses qui, telle une imprimante, reproduisent exactement leurs gestes d’enfants, au même endroit.
christian coen Répondre
Courrez s’il est temps encore à Tour et Taxis voir "C’est notre histoire",celle de l’Europe de l’union, des abbayes, des chants, du folklore et de ces hommes qui après 1940-45, en firent cet aire de paix.
Et puis, il y a la révolte des adolescents...mais des prof de français passionnés, entrainent pendant trois jours 150 adolescents dans le XIX° de Paris : la peinture, l’architecture, la littérature...Et il en sort un travail de réflexion...voilà nos adolescents devenus critiques d’art. Et ce n’était pas en 58 mais le mois dernier : février 2008 !
Notre histoire devient la leur
Christian