Oui, je suis Flamande et suis-je toujours fière de l’être ? Pas toujours.
Je suis née de parents Flamands vivant en Flandre, quelque part en Flandre. Pourquoi ? Mes parents auraient pu habiter de l’autre côté de l’Escaut ou la frontière linguistique et j’aurai été Wallonne ?
Je m’en fous.
J’ai eu une éducation Flamande. J’ai été faire mes Gréco-Latines dans une école à Courtrai, très, très flamande. La meilleure école à cette époque-là, paraît-il.
Mes co-disciples étaient pratiquement toutes de parents très flamands, disons, vu l’époque (1951) qui avaient coopéré avec l’occupant. Notre chanson était « De Leeuw van Vlaanderen » (le Lion des Flandres) plutôt que la Brabançonne. Le drapeau jaune et noir était préféré au Tricolore.
J’ai participé une fois au pelerinage de Dixmude et la première fois que j’ai voté, j’ai voté automatiquement Volksunie.
Mais voilà, je suis devenu la première ingénieur féminine en électronique en Belgique. J’ai dû chercher du travail et je l’ai trouvé à Bruxelles.
Bruxelles, que j’ai tout de suite aimé mais où on parlait français. Alors ...
Bruxelles, où je suis tombée amoureuse d’un francophone. Alors ...
J’ai appris à parler français, par intérêt et par amour. Et le bonheur a duré 33 ans. J’ai habité Bruxelles même, j’habite toujours dans une commune « à facilités ». Et c’était parfait.
Aujourd’hui, quand je vois les chiffres que, aussi bien mon journal Le Soir que la RTBF annoncent, je suis très étonnée. On voudrait la scission, la séparation ? Je n’y comprend rien. 48% des... voudraient ... ? Je dois vivre dans un autre monde, mes amis, mes connaissances ne parlent pas du tout comme ça.
Mieux, samedi passé j’ai été à la réunion des nos 50 ans d’anciens de rhéto. 50 ans que nous avons quitté les Humanités ! Une éternité.
Je suis la seule qui est venue vivre à Bruxelles. Toutes les autres sont restées dans leur région, se sont mariées avec, ou une connaissance de leur famille, ou de toute façon un autre Flamand. C’est facile de rester « flamingant » si on reste dans sa petite ville, femme de médecin local ou de directeur de n’importe quoi dans la région. Non, elles n’ont pas vraiment besoin du français.
Et pourtant. Lors du diner je me suis lancée et j ‘ai posé la question « que pensez-vous de la crise gouvernementale ? ».
A ma très grande surprise, étonnement et bonheur, les 15 étaient du même avis : non à la séparation, non à la scission, nous voulons rester unies, la Belgique c’est notre pays, une fois pour toutes.
Cela faisait 100% ! 100% pour qui « L’Union fait la force » veut dire quelque chose.
Alors, Messieurs les hommes politiques (et oui aussi Mesdames) et les journalistes, arrêtez vos jérémiades. Arrêtez de mettre de l’huile sur le feu.
Je sais bien que 16 Flamandes cela ne représente rien en sondages mais votre cible non plus : j’ai appris à l’école qu’un sondage fiable devait être réalisé sur, si pas 2000, 3000 personnes. Est-ce que cela aussi aurait changé ?
« L’Union fait la Force » est encore aujourd’hui et de plus en plus une réalité, une nécessité. Regardez le nombre de sociétés qui se groupent, s’unissent pour devenir plus grand. Et vous voudriez qu’on se sépare ? Pour devenir plus faible ? C’est cela votre idéal ?
De grâce, revenez les deux pieds sur terre. Et... aimons-nous les uns les autres ! Mais qui a dit cela ? Quelqu’un qui s’y connaissait.
anne-marie f. Répondre
Bonjour Josette D. aujourd’hui je me consacre à Magusine et je tombe sur votre texte de 2007 ; je suis vraiment heureuse parce que ça confirme mon impression que nous sommes manipulés par les politiques et les médias.
j’ai de la famille flamande , wallonne, germanophone, comme tous les belges ; quand je vais à Ostende sans connaitre le néerlandais,que j’essaie de bredouiller quielques mots, tout le monde sourit et me parle en français. Dans le train en y allant la dernière fois, les gens qui nous entendaient parler français, à partir de Gand , ont essayé d’engager la conversation , parfois en s’aidant de gestes, comme nous pour nous faire comprendre avec nos quelques mots de néerlandais.
j’ai vraiment eu la sensation d’un message : " Ce n’est pas vrai, nous ne sommes pas pour la séparation" ça m’a vraiment rendue heureuse.
Merci de confirmer cette impression.