Cela fait des années que je n’avais plus fait un séjour prolongé à la côte.
Attirés par des climats plus cléments, un ciel plus bleu, une mer moins agitée, nous avions imperceptiblement sous-estimé cette côte belge si accueillante !

La première impression est ce sentiment d’espace qu’on ressent aussitôt face à la mer. Des plages immenses à marée basse, un sable superbe si clair, si fin, si doux qu’on a envie de s’y rouler, de s’en couvrir, de se fondre dans ces grains qu’on prend plaisir à laisser couler, telle une source, entre les doigts.
Nous avons choisi, cet été, la station de’ De Haan ‘ pour sa quiétude, ses maisons au style début du 20ième siècle et son absence de building sur la digue. Il existe encore à De Haan l’ambiance familiale d’antan .
J’ai surtout retrouvé mes marques étant donné que toutes mes vacances de petite fille se sont déroulées entre Bredene et Le Coq. A l’époque la station se présentait par son nom francophone, le fronton en relief de la petite station de tram très typique en atteste.
Nous avons fait d’innombrables promenades à travers des rues charmantes bordées de villas qui sont, aujourd’hui, rarement modestes. Mais toujours respectueuses de ce style, aux toits pointus, entourées de grands jardins. J’ai retrouvé le château d’eau qui était alors le repère à ne pas dépasser quand nous apprenions à rouler à vélo.
Le tram nous a véhiculé vers différentes localités et Bredene m’a particulièrement étonné.
Je me souviens de ces dunes. Etait-ce ma petite taille ou mon imagination ? Elles me semblaient à l’époque immenses, beaucoup plus impressionnantes qu’aujourd’hui.
Et surtout elles n’étaient que sable. On pouvait se laisser rouler de haut en bas sans heurter le moindre branchage. Quelques bunkers allemands, monstrueux vestiges de la seconde guerre mondiale, contribuaient à l’élaboration de jeux les plus fantastiques. En équilibre sur des échelons de fer nous dominions ces étranges édifices en béton armé.
Ensuite ils furent rasés et pour éviter l’érosion les autorités ont estimé indispensable de boiser ces dunes. Elles sont maintenant accessibles par des petits sentiers, bien délimités ; impossible de s’y perdre, tout y est organisé, balisé, contrôlé.

A Bredene, j’ai retrouvé l’église inchangée, flanquée de son bâtiment adjacent oµ j’allais tous les matins jouer du piano ; mon papa ayant décrété que rester un mois sans faire des gammes était nocif à la souplesse de mon doigté. Mais mon cher papa n’est jamais venu écouter les notes discordantes qui s’échappaient de l’instrument mis gentiment à ma disposition. Il manquait de toute évidence le savoir d’un accordeur.

Enfin, pleins de souvenirs m’ont accompagnés pendant ces vacances relaxantes, un peu humides parfois mais qui m’ont tout de même permis de me baigner, par beau temps, à marée haute, avec une réelle volupté.
Ah la mer du Nord !
J’apprécie les mers du Sud, calmes et translucides mais je suis Nordique et je l’ai ressenti intensément cette année au bord de la mer grise, parfois verte, rarement bleue ; les deux pieds enfoncés dans ce sable à nul autre pareil, face au vent.

1 commentaire Répondre

  • Jacqueline B. Répondre

    Comme tu décris de manière imagée le charme de la mer du Nord, Jeannine !
    Avec de jolis mots aux couleurs tendres..

    Moi, je reviens du Zoute où j’ai passé mes vacances de jeunesse : bien sûr, le littoral n’est plus qu’un mur de béton, mais dès que je m’en éloigne les sentiers aux belles villas dont les jardins sont si bien entretenus, gardent le même attrait et me mènent tout droit chez les enfants Siska. Ah ce parfum des gaufres croustillantes que je déguste en surveillant du coin de l’œil le petit-fils qui dévale le toboggan en hurlant de joie !
    Merci pour tous les bons souvenirs évoqués.

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