A Varsovie, après la guerre, un juif polonais trouve dans une bouteille le testament de Yossel.
En 1958, à Berlin, l’original de ce document est donné à Gaston C., un de nos participants à un groupe "J’écris ma vie". Celui-ci après l’avoir retranscrit, confie l’original à une association juive. Aujourd’hui il nous livre ce texte bouleversant.

Les pages suivantes sont le testament d’un juif de TarnopoL en Galicie, tombé lors du massacre du ghetto de Varsovie, en 1943.
On sait que les Allemands avaient concentré plus de 300.000 Juifs dans un quartier de Varsovie.
Quand les S.S. commencèrent l’anéantissement systématique des Juifs (plus de 7.000 par jour en Pologne) dans les camps de concentration, comme celui d’Auschwitz, tout le ghetto, affamé, se souleva dans une insurrection suprême. De puissantes unités allemandes le cernèrent et le massacrèrent jusqu’au dernier survivant.

Varsovie, 28 avril 1943

Moi, Yossel, fils de Yossel Rachover de Tarnopol, j’écris ces lignes pendant que le ghetto de Varsovie est en flammes. La maison dans laquelle je me trouve est une des dernières qui ne brûle pas encore. Depuis des heures, nous sommes soumis à un violent tir d’artillerie et tout autour de nous les murs s’écroulent.

Bientôt, cette maison, comme toutes les autres du ghetto, sera devenue la tombe de ses habitants et de ses défenseurs. Les rayons rouges qui, par la petite fenêtre à moitié murée pénètrent dans ma chambre, la chambre de laquelle j’ai tiré sur l’ennemi pendant des jours et des nuits, m’annoncent que le soir tombe. Le soleil ne peut savoir combien peu je regrette de ne plus le voir se lever.

Quelque chose de merveilleux s’est passé chez nous ; toutes nos pensées et nos sentiments se sont assagis. La mort soudaine, qui nous assaille, survient comme une libération, une rédemption, comme celle qui délie nos chaînes. J’aime beaucoup les animaux des forêts et c’est pourquoi cela me fait tant de peine quand on leur compare les bourreaux qui sévissent actuellement en Europe. Il n’est pas vrai que Hitler soit revêtu de quelque chose d’animal ; c’est ma conviction profonde qu’il est un enfant typique de1’humanité moderne. Cette humanité l’a conçu et formé ; il est vraisemblablement l’expression de ses désirs les plus profonds.

Des millions d’hommes dans le grand, le large monde (des hommes passionnés de jour, de soleil et de lumière) n’ont pas la moindre idée des ténèbres de leurs malheurs que le soleil nous a apportés. Il est devenu l’instrument entre les mains des bourreaux. Il est utilisé par eux comme projecteur pour éclairer les traces de ceux qui essaient de fuir.

Quand je cherchais un abri dans les bois avec ma femme et mes enfants (ils étaient six), c’est la nuit, la nuit seule qui nous a caché dans son sein. Le jour, lui, nous a livrés à ceux qui opprimaient nos âmes. Jamais je n’oublierai les mitraillettes allemandes qui s’abattaient comme des pluies sur les milliers de réfugiés ; là-bas, sur la route de Grodno à Varsovie. Avec le lever du soleil, les avions se sont aussi levés et ils nous ont massacrés.

Au cours de ces boucheries, ma femme a disparu avec son enfant de sept mois sur les bras. Deux autres de mes cinq enfants survivants disparurent en ce jour. Ils se nommaient David et Jehuda. L’un avait quatre ans et l’autre six. Quand le soleil se coucha, les rares survivants ont poursuivi leur route en direction de Varsovie.

Avec mes trois enfants en vie, j’ai erré autour du lieu du massacre, à travers bois et champs, et j’ai cherché mes petits disparus. Comme des couteaux, nos voix ont coupé le silence tout au long de cette nuit : - David, Jehuda - Mais ce n’était qu’un écho sans espoir, déchirant le cœur, qui répondait à nos cris comme une prière agonisante. Je n’ai pas retrouvé mes deux enfants. Au cours d’un rêve, ils me demandèrent de ne pas les chercher davantage car ils se trouvaient entre les mains de Dieu.

Mes derniers enfants ont trouvé la mort dans le ghetto de Varsovie. Rachel, ma petite tille, avait entendu dire que, souvent dans les boîtes à ordures, en dehors des murs du ghetto, on pouvait trouver des restes de pain. Il y avait alors la famine dans le ghetto.
Les affamés gisaient comme déchets dans les rues. Nos hommes étaient prêts à supporter n’importe quoi sauf mourir de faim. Quand tout autre instinct s’est lentement assoupi en lui et même s’il désire la mort, il est probable que la faim demeure chez l’homme comme l’ultime instinct.

Rachel, qui avait dix ans, m’avait parlé de son plan de se glisser hors du ghetto. Ce fut une erreur qui entraîna sa mort. Avec une amie de onze ans, elle est partie. Dans les ténèbres de la nuit, elle quitta la maison. Quand le soleil se leva, elle fut découverte avec son amie. Des dizaines de bourreaux traquaient les deux fillettes affamées. Elles ne pouvaient plus courir assez vite. L’une des deux, ma petite fille, s’est abattue épuisée et sa tête a été percée par les baïonnettes nazies.

Mon cinquième enfant est mort de la tuberculose au jour béni de Barmiawah.

Mon dernier enfant, Chawe, fille de quinze ans, a été tuée au cours d’une action contre les enfants qui commença au lever du soleil, le jour de Roah ha-Shana - le jour de l’an - et qui se termina avec le coucher du soleil. En ces jours, des centaines de familles juives ont perdu leurs enfants. Et maintenant, mon heure est venue.

Comme Job, je puis témoigner de moi - et je ne suis pas le seul -, nu, je suis né et nu je retourne à la terre. J’ai maintenant 43 ans et quand je me retourne vers les années enfuies, je puis avouer, dans la mesure où un homme peut témoigner avec certitude. J’ai vécu une existence honnête.

Ma vie a été bénie par le bonheur. Mais je ne suis jamais devenu un orgueilleux. Ma porte était ouverte pour chaque homme en peine et j’étais heureux quand je pouvais rendre service à mon prochain.

J’ai servi Dieu d’un culte ardent. La seule prière que je Lui adressais, c’était de pouvoir le servir de tout mon cœur, de toute mon âme de toutes mes forces. Après tout ce que j’ai traversé, je ne puis affirmer que cette disposition est toujours demeurée inébranlable. Mais je puis dire avec certitude que ma foi en Dieu n’a pas bougé d’un cheveu. Jadis, quand tout allait bien pour moi, je me tournais vers Lui, comme vers quelqu’un qui m’est redevable de quelque chose. C’est pourquoi, je crois avoir le devoir d’interpeller Dieu. Je ne demande pas comme Job que Dieu me montre mes péchés avec son doigt pour que je sache pourquoi je mérite d’être puni. D’autres hommes, et de plus grands que moi, sont d’avis que tout ce qui s’est passé depuis lors n’est pas arrivé comme une punition pour nos fautes. Il se passe maintenant quelque chose de tout à fait spécial dans le monde. C’est le temps ou le Tout-Puissant détourne son visage de ceux qui l’implorent.

Dieu a masqué sa face au monde. Et c’est pourquoi, les hommes sont abandonnés à leurs instincts sauvages. C’est pourquoi, je pense, il est tout naturel que si tous ces instincts dominent le monde, ceux-là en qui la vie de Dieu demeure toute pure, doivent être les premières victimes. Cela ne doit pas nous être une consolation. Mais comme le sort de notre peuple n’est pas déterminé par des lois terrestres mais par celle de l’au-delà, par des lois spirituelles et divines ; celui qui a la foi en ces évènements doit y voir un acte du Grand Règlement de Compte Divin, en regard duquel, les tragédies humaines perdent toute signification.

Cela signifie néanmoins qu’un Juif pieux accepte simplement le jugement comme il arrive. Dieu a raison, Son jugement est droit. Affirmer uniquement que nous méritons les coups que nous recevons signifierait que nous méprisons notre être et que nous déprécions le nom de Dieu.

Puisqu’il en est ainsi, je n’attends évidemment aucun miracle et je ne prie pas mon Dieu qu’il ait pitié de moi. Il peut montrer à mon égard la même indifférence qu’Il a témoignée à des millions d’autres de mon peuple. Je ne suis pas une exception à la règle et je n’attends pas qu’il témoigne d’une relation particulière pour moi. Je n’essaierai pas de me sauver moi-même et je n’essaierai pas de m’échapper d’ici. Je faciliterai le travail en enduisant mes vêtements d’essence. J’ai encore trois bouteilles qui me restent des douzaines que j’ai versées sur la tête des bourreaux. Elles me sont plus chères que le vin pour l’ivrogne. Dès que j’aurai versé la dernière bouteille sur mes vêtements, je glisserai cette lettre dans la dernière bouteille vide et la cacherai entre les pierres de la fenêtre à moitié murée. Si quelqu’un la retrouve plus tard, alors il apprendra à connaître les sentiments d’un Juif, l’un des millions qui sont morts abandonnés de Dieu en lequel il a cru si ardemment.

Avec douze hommes, nous nous trouvions dans ce réduit quand l’insurrection commença. Neuf jours nous avons combattu l’ennemi. Mes onze camarades sont tombés. Ils sont morts sereinement. Même ce petit garçon est mort calmement comme ses camarades plus âgés. Cela s’est passé tôt le matin. Le garçon avait grimpé sur les tas de cadavres pour regarder par la fenêtre.

Ainsi se trouva-t-il quelques minutes près de moi quand il tomba en arrière et resta allongé comme un roc. Entre les deux trous noirs, sur son petit front pâle, il y avait une goutte de sang. Hier matin, quand l’ennemi entreprit l’assaut contre notre abri, l’une des dernières maisons du ghetto, ils vivaient encore tous les onze. Cinq étaient blessés et poursuivaient le combat. Au cours des deux journées, ils sont tombés... Je n’ai plus que les trois bouteilles d’essence, je ne possède plus de munitions.

Des trois étages, au-dessus de moi, on continue à tirer ferme. Toutefois, on ne peut plus m’envoyer de secours car l’escalier est détruit et la maison semble devoir s’écrouler. Je suis assis sur le sol à écrire ces lignes. Auprès de moi, sont couchés mes amis tués. Je regarde leurs visages défunts et il me semble qu’ils sourient ironiquement : un peu de patience, toi le sot, encore quelques instants et tu verras toutes choses d’une manière plus parfaite.

Pour le moment, je vis toujours et jusqu’à ma mort, je veux, en tant qu’être vivant parler à mon Dieu comme un homme simple, vivant, qui possède le grand mais dangereux honneur d’être juif. Je suis heureux d’appartenir au peuple le plus malheureux de la terre dont la Thora signifie la plus élevée de toutes les lois. Je crois en Dieu d’Israël, bien qu’Il ait tout fait pour briser la foi que j’ai en Lui. Nos rapports envers Lui ne sont plus ceux d’un serviteur envers son employeur mais ceux d’un disciple pour son Maître. Je crois en ses Lois bien que j’ignore la justice de ses actes. Je m’incline devant sa grandeur mais je ne baiserai pas le bâton avec lequel Il me châtie. Je l’aime mais j’aime davantage encore sa Loi. Et même si je me trompe à son sujet, sa Loi, elle, je continuerai à l’honorer. Dieu signifie une manière de vivre. Vous dites que nous avons péché. Naturellement, nous avons péché, que nous soyons châtiés, je le comprends. Je voudrais plutôt que vous me disiez s’il existe un seul péché dans le monde qui mériterait un tel châtiment.

Je vous dis tout cela, mon Dieu, parce que je crois en Vous plus que jamais, parce que je sais que Vous êtes mon Dieu et non point le Dieu de ceux dont les méfaits sont le résultat terrible de leur athéisme militant. Je ne puis pas louer les actes que vous supporter. Je Vous bénis et je Vous loue pour votre grandeur terrible qui doit être violente même si tout ce qui se passe maintenant ne produit aucune impression sur Vous.

La mort ne peut plus m’attendre longtemps. Je dois cesser d’écrire. La fusillade aux étages au-dessus de moi, faiblit de minute en minute. Maintenant tombent les derniers défenseurs de notre abri et avec eux, la grande, la belle, la religieuse Varsovie juive. Le soleil se couche et je vous remercie, mon Dieu, parce que je ne le verrai plus se lever. Des rayons rouges traversent les vitres et le coin de ciel que je puis voir est flamboyant comme une cascade de sang.

Dans une heure, au plus, je serai réuni avec ma femme et mes enfants et des millions d’autres de mon peuple dans un monde meilleur où ne subsisteront plus de doutes et où Dieu est le seul Seigneur.

Je meurs sereinement mais non point satisfait. Un homme abattu mais non point qui doute. Un croyant mais non pas un mendiant. Un passionné de Dieu mais non pas un aveugle rabâcheur d’Amen. J’ai suivi Dieu même quand Il m’a séparé de Lui. J’ai accompli Son commandement même quand Il m’a frappé en retour. Je L’ai aimé.

J’étais et je reste amoureux de Lui, même encore quand Il m’a repoussé contre la terre, blessé à mort, placé en scandale et exposé à la risée. Vous pouvez me faire souffrir jusqu’à la mort mais je continuerai toujours à croire en Vous, Je vous aimerai toujours malgré Vous.

Et voici les derniers mots que je Vous adresse, ô mon Dieu, qui me tourmentez. Vous ne réussirez pas à me faire tomber. Vous avez tout essayé pour que je ne croie pas en Vous, pour que je tombe dans le doute. Mais je vais mourir comme j’ai vécu : dans une fois inébranlable en Vous.

Béni soit dans toute l’éternité, le Dieu des morts, le Dieu de la vengeance, le Dieu de la Vérité et de la Loi qui bientôt montrera à nouveau son Visage à la terre et qui de sa voix toute puissante fera trembler les bases de l’univers.

Ecoute, Israël : l’Eternel est notre Dieu, l’Eternel est l’Unique, le Seul.

8 commentaires Répondre

  • romyo Répondre

    Merci Gaston, je t’ai rencontré il y a quelques jours et tu m’as fait lire ce testament, qui m’a beaucoup émue ! Je n’ai pas connu la guerre heureusement pour moi, mais grâce à mon père, qui m’a beaucoup expliqué, qui le faisait tellement bien que je m’y croyais, je me suis beaucoup documentée. Je vois ton texte en images et c’est terriblement inhumain et en même temps la croyance en Dieu est bien présente ! Un exemple pour tous. Sans être pilier d’église, je suis persuadée, personnellement, que Dieu n’est responsable de rien, mais bien les hommes malades d’égoïsme. Ages et transmissions permet tellement de choses, qu’il m’en manque le temps ! merci.
    Romyo

  • Laure Répondre

    Ce texte est bouleversant ! Comment exprimer les sensations qui nous envahissent à la lecture de ce testament ? Je suis prise entre une admiration immense pour cet homme toujours capable d’amour après ce qu’il a vécu... et un sentiment de révolte terrible face à une telle cruauté ! C’est insupportable !
    La guerre semble mettre en valeur tant ce que l’homme a de plus petit et médiocre que ce qu’il a de plus beau et d’humain.

  • Anne-Marie N. Répondre

    J’ai été boulversée en lisant ce message. C’est magnifique mais je me dis que chacun a le bien et le mal en lui, près à surgir. Je suis bien obligée de me demander comment les génocidés sont devenus à présent des génocidaires. Cela me glace le sang. Moi aussi je suis donc capable du meilleur comme du pire. Cela a été ma conclusion personnelle et déchirante.

    • Martine Répondre

      L’émotion est fulgurante à la lecture de ce texte magnifique et le mot est bien faible tant la force de ce texte est grande.

      J’ai effectué un travail de fin d’étude sur le ghetto de Varsovie, mais à l’époque je n’avais pas eu connaissance du testament de Yossel. Aujourd’hui c’est une pierre supplémentaire que j’ajoute ainsi à mon devoir de mémoire, devoir plus qu’indispensable à mes yeux car l’humanité est loin d’avoir avancée vers plus de tolérance et je crains plus que tout que l’avenir des hommes ne soit encore et toujours aussi sanglant.

      Yossel adresse ses dernières pensées vers Dieu et ce doit être pour une personne très croyante d’un réconfort immense. Pour moi, qui ne puis me résoudre à croire en un être immatériel tout puissant, c’est incompréhensible mais parfois aussi j’envie ceux qui le peuvent même si c’est hélas souvent en son nom que l’homme nuit à l’homme.

      • Gaston C Répondre

        Merci pour votre appréaciation. Cela me fait du bien. Pourriez-vous me permettre de prendre connaissance de votre travail de fin d’études sur le ghetto de Varsovie. Avec mes remerciements. Gaston C.

  • Claude (FIJ) Répondre

    Quels mots choisir pour traduire l’immense émotion qui vous envahit à la lecture de ce texte ? Tous me paraissent dérisoires, bien trop faibles, bien trop faciles... Au fil des lignes, mon regard s’embue : admiration, injustice, révolte, courage, détermination, force, résignation... Non, décidément, ils ne parviendront pas à exprimer exactement ce que je ressens, ces mots, ces concepts dans lesquels mon esprit se perd et qui, physiquement, m’empêchent presque de saisir ces lignes. Alors, j’ajoute juste : merci à Gaston C. d’avoir eu l’envie de partager cela avec nous. Pour que la bouteille ait porté son message jusqu’aux (desti)nations...

  • Répondre

    Merci à Magusine de la publication de ce texte admirable. Bien que je ne partage pas les convictions de Yossel, je suis impressionné par la lucidité, la sérénité, le courage dont il témoigne à l’égard de lui-même et des horreurs qu’il a vécues. Je le garde précieusement. Pour l’un ou l’autre jour où j’aurai besoin d’une "parole d’homme".
    Jean L.

  • Girouette Répondre

    Ce texte est tout simplement magnifique.
    Ecrit à l’encre de la vie.
    Je me souviens d’une commémoration à Varsovie, il y a deux ans, dans une des rues de l’ancien ghetto. On y sentait la même ferveur que dans ce texte. Ce soir-là, il faisait glacial, on trépignait et on frappait des mains en écoutant les chants yiddish. Il y avait beaucoup de monde, de toutes confessions, qui s’était réuni. Pour l’occasion, la rue avait été reconstituée à l’image de ce que nous pouvons retrouver à travers les mots de Yossel : maisons délabrées et lugubres où chaque pièce porte encore la trace des corps qui s’y sont effondrés.
    Ce texte me fait réellement comprendre le sentiment que j’ai ressenti ce soir-là : immense douleur de devoir accepter les horreurs qui se sont produites et qui se produisent encore et en même temps immense joie que cinquante ans plus tard, c’est l’espoir dont parle Yossel qui nous a tous réunis...

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