Le jour où j’ai vaincu la machine...

Ordinateur....aie,aie,aie...Quelle angoisse...Mon mari m’explique...en ingénieur...je n’y comprends rien...il s’énerve "tu ne veux pas comprendre !".

Bon, OK, d’accord, l’informatique, c’est pas mon truc mais... je dois, il faut ,professionnellement,que je sache m’en servir, alors, je prends mes dispositions : un cahier d’écolière où j’écris, bêtement, des recettes, des recettes d’ordinateur : sur quel bouton appuyer pour allumer, éteindre, les étapes pour écrire une lettre, envoyer un courrier...

Et puis, forte de mon cahier, j’affronte la bête.
Nous avons tous deux, l’ordinateur et moi, des relations personnelles et passionnellles, je l’insulte, il se bloque, je le félicite, je me félicite, il me surprend, me joue des tours, me piège... Nous vivons tous deux une aventure pleine de rebondissements, je ne sais jamais ce qui va se passer.

Je me raisonne, je m’encourage : "J’ai fait des choses cent fois plus difficiles que ça, j’ai affronté et résolu des cas dix fois plus complexes que cette machine".

Je cherche des responsables , j’accuse ma mère qui m’a refilé sa peur de toute nouveauté technique , que ce soit la carte bancaire, le micro-onde, le GSM...Dès qu’il y a trois boutons à tourner, je transpire et mon souffle devient court...

Et pourtant, je sais changer les vis platinées d’une 2CV, enlever les fils de bougie pour qu’on ne fauche pas la voiture, mettre une rustine à un pneu de vélo, je peux suivre un match de rugby en comprenant ce qui se passe . Mais la technique, genre appareil -photo numérique, vidéo, je cale, rien, la peur... Je fais même une séance de kinésiologie sur le thème "J’apprécie l’innovation technologique".

Chaque fois que je m’installe en face de la machine, je me demande ce qu’elle va bien pouvoir me faire comme misères aujourd’hui.

Mon mari est en Espagne, voilà que je bloque tout.... des ordinateurs hyper-sophistiqués dont il se sert pour son travail. Je n’en dors pas de la nuit, je n’ose plus rien toucher de peur de faire exploser la machine.

Je me vois assise par terre, environnée de pleins de petits bouts d’ordinateur, avec, pourquoi pas,un incendie en prime, des nuages de fumée dans le bureau.

Il téléphone, j’en profite pour lui avouer mes fautes. Il n’a pas l’air catastrophé, mon estomac se dénoue. "Eteins-tout et rallume. Y a pas de risque de déflagration". Il se moque gentiment de moi. "Ce n’est pas ta faute, ce programme a toujours foiré". Ah bon ! Donc, ce n’est pas seulement ma nullité, la machine aussi a ses faiblesses. Ah ! Elle m’avait bien caché son jeu.

Finalement, au cours du temps, nous nous apprivoisons l’une l’autre. Elle collabore nettement plus au fur et à mesure qu’elle constate ma maîtrise . En fait, elle cherchait son maître.

J’arrive même maintenant à envoyer des documents attachés, sans les perdre dans les profondeurs de classements inattendus . Je gère même mes comptes en banque, je peux même passer de PC à Mac Intosh . Je ne suis plus obligée de mentir au téléphone "Je ne peux pas t’envoyer ça, on a un problème informatique" et je vous dirais même que ça me paraît simple.

Les plus sciées, ce sont mes filles, qui ricanaient condescendantes, de mon petit cahier de recettes.

Mes rapports avec la machine se sont nettement apaisés et c’est désormais sereinement que nous abordons de concert, les difficultés. Et j’ai même accepté l’idée que machines et programmes changent tout le temps.

Maintenant je surfe, je downloade, je jongle avec les courriers envoyés, reçus, indésirables, retournés, je passe de Google à Amazon, je discute des mérites comparés de Skynet et de Hotmail. Je peux même suivre certaines conversations d’initiés et repérer les frimeurs...

1 commentaire Répondre

  • Nenette Répondre

    oh ! comme je te comprends . Je suis encore loin d’avoir dominé la bête et mes séances de tauromachie s’accompagnent d’une série d’insultes que je perfectionne plus rapidement que mon apprentissage de ses rouages infernaux ! ! ! et pourtant je n’arrive plus à le quitter, pas plus que les livres qui l’accompagnent avec leurs références "pour les Nuls " conjugués sous toutes les formes .))Je sors de ces longues séances passées en sa compagnie ,dans une lutte effrènée pour notre prise ee pouvoir (ce qui est toujours d’une actualité brûlante à notre époque ) Mais ce n’est qu’une machine alors très vite je reprends ma dignité grâce à un sentiment de supériorité dans lequel je me réfugie jusqu !à notre prochain affrontement !qui ne sera pas en ma faveur , je le sais, mais cela m’amuse toujours ! !, Comme qoi on ne peut jamsis jurer de rien surtout pas devant son ordinateur qui sous notre impulsion ...n’ordonne plus rien du tout ! ! !, Nenette .

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