J’ai 17 ans, de longs cheveux blonds et des rêves pleins la tête.
Depuis quelques mois, je vois régulièrement Paul, rencontré l’été précédent lors d’un séjour en Angleterre. Cinéma et théâtre sont nos entrées, longues conversations passionnées et passionnantes sont nos plats de résistance. Paul a envie d’un dessert.
Un dimanche, nous nous rendons au théâtre des Beaux-Arts. Brusquement, Paul me regarde intensément.
Quoi ? Que se passe-t-il ?
Tu ne devines pas ?
Et bien non ...
Je suis amoureux !
Ah ... oh ....
Que dire, que faire, que penser ? C’est quoi être amoureuse ? Attendons et voyons ...
Dix minutes plus tard, nous nous retrouvons dans la sinistre Galerie Ravenstein, sombre, silencieuse, triste. Paul m’attire dans un renfoncement, me serre très très fort contre lui et ... m’embrasse. C’est la première fois. Pouah ... Bek ... pas ça, ah non !
Je me laisse faire mais pour moi, c’est tout vu. Je ne suis pas amoureuse. Cela m’embête. J’aimerais être amoureuse ; je m’entends tellement bien avec Paul. Pourquoi ne le suis-je pas ? Vite, je dois le lui dire, vite, très vite, le plus vite possible. Le lendemain, je prends mon téléphone et lui avoue mon amitié sincère et profonde... Pourquoi suis-je aussi franche et rapide ? C’est tout moi, ça !
Deux ans plus tard, lors d’un slow langoureux sur une piste de danse à ciel ouvert de Taormina, Josué, le guitariste de l’hôtel m’offre mon deuxième baiser.
Celui-là aura le goût de mon premier amour.
Jacqueline Répondre
Merci, Michèle, pour cet éclair de jeunesse qui ressurgit grâce à ton texte écrit avec vivacité et émotion. Peut-être, nous les femmes, attendons-nous trop le paradis d’un premier baiser ! Comme dans tout art, l’exercice est primordial !
Mais, qu’il est difficile, au début, de faire la différence entre un simple attrait et le sentiment amoureux...
Ton correspondant canadien demande si le coup de foudre est comme l’éclair ? Par expérience, je peux répondre pour moi : OUI. Devant un regard et un sourire, je sais de source sûre...
Mille amitiés de Jacqueline.