Lorsque je prends ma retraite, les Ecolos s’installent enfin dans ma petite commune ; je saisis cette chance et prends une part active dans ce parti qui défend des valeurs auxquelles je crois.
Ecolo ! Ce choix suscite aussitôt les quolibets de mes frères et beaux-frères ; dans la famille, les hommes savent tout, surtout en politique et les femmes écoutent ou vont « papoter » de leur côté. Accepter de s’inscrire sur une liste électorale, s’exposer en se présentant, se réclamer de ses valeurs, prendre le risque de recueillir ou non des voix, c’est un acte courageux, qui mérite de la considération plutôt que la risée.
En naissant, je crois que je suis entrée en résistance vis à vis de ma famille ; mais j’ai choisi la tangente pour pouvoir y vivre. Je n’ai brandi aucun drapeau, mes balbutiements ont bien été semés de quelques éclats, mais les mots me manquaient souvent pour me faire bien entendre, et le cran pour m’imposer, pour m’opposer. La peur d’être rejetée. Le sentiment de parler une autre langue aussi. Ma résistance me fragilise.
De temps en temps, en famille, je prends la peine de réagir, d’exprimer mon irritation, un avis différent, ma colère ; j’essaie d’être au plus juste de qui je suis, du moins ce que j’en connais, et de faire mes choix en conséquence. Je suis persévérante et tout compte fait, une résistante !