Il y a plusieurs années, j’ai fait partie de l’équipe du coup de pouce à l’école Saint Augustin.
J’ai beaucoup aimé cette activité qui consistait en général à aider les enfants en difficulté avec les maths ou l’orthographe. Par exemple, je leur faisais préparer la dictée qu’ils auraient à faire en classe le lendemain. On pourrait dire que c’étaient des cours particuliers pour leur expliquer ce qu’ils n’avaient pas compris en classe.
Lorsque l’enfant s’améliorait, c’était la joie pour lui et pour moi. L’institutrice nous confiait parfois des enfants qui avaient été malades et qui devaient rattraper les cours non vus ou qui étaient primo arrivants, avec eux, c’était assez facile.
Le plus difficile, c’étaient ceux qui n’avaient plus aucune confiance en eux, qui se considéraient comme nuls, qui avaient si souvent entendu qu’ils n’arriveraient jamais à rien qu’ils en étaient convaincus.
Un jour, j’ai aidé une élève dans ce cas, et pourtant elle en avait des dons, elle était peut-être mauvaise en maths et français mais elle savait faire bien plus de choses que les autres élèves alors que ses parents analphabètes et absents la journée ne pouvaient jamais l’aider, à 8 ans, c’est elle qui s’occupait de sa petite sœur, qui faisait les courses et préparait les repas pas étonnant qu’elle dormait en classe !
À ces enfants il faut beaucoup de courage, chaque fois qu’ils disent : je ne sais pas, il faut leur montrer qu’ils peuvent y arriver, qu’ils peuvent le faire. Un jour, la maitresse avait demandé aux enfants de préparer une petite élocution sur le sujet qu’ils voulaient, ils avaient un mois pour le faire. Elle avait choisi le mouton, évidemment, elle ne pouvait trouver aucune documentation chez elle, je lui apportais des photos de mouton et elle les collait sur des feuilles, ensuite, elle écrivait un petit texte sous chaque image et elle apprenait les textes par chœur.
Le jour de son élocution, elle a pu expliquer les images et réciter son texte.