Extrait de "Nous racontons notre vie", à la Maison des Femmes de Molenbeek, 2016-2017
A 12 ans, j’ai découvert l’Expo 58. C’est un souvenir inoubliable pour moi, une expérience de vie vraiment importante. L’expo 58 m’a ouvert les yeux sur le monde. J’avais un abonnement, j’y allais tout le temps. J’y ai vu les premiers ordinateurs qui étaient alors gigantesques. J’ai vu la maquette grandeur nature du Spoutnik, premier satellite placé en orbite autour de la terre, les différents pavillons dont celui de la Thaïlande qui avait reproduit un temple célèbre de Bangkok. J’ai été marqué par le pavillon du Congo qui exposait les minerais et tant d’autres richesses. J’y ai rencontré Monsieur Bomboko qui deviendra plus tard une autorité du Congo indépendant.
J’ai souvent brossé l’école pour me rendre à l’Expo. J’étais fasciné par cette ouverture sur le monde et ses technologies. Je faisais des rencontres de personnes étrangères qui parlaient facilement à ce gamin curieux, des personnes d’une autre couleur de peau, qui avaient des idées différentes des nôtres. C’est en discutant avec ce Congolais que j’ai appris que tous les Congolais n’habitaient pas dans des huttes. A l’époque, l’homme anglais, était le summum de la civilisation.
L’expo 58 est à la base de mon intérêt pour le monde. C’était aussi la promesse d’un monde nouveau.
C’était aussi le début de la télévision ; une autre ouverture sur le monde, très pédagogique.