Il m’arrive de penser que nous réécrivons le roman de Camus (La Peste) tant la pandémie que nous vivons fait écho à la vague de maladie qui déferla sur Oran dans les années 40.

Mis à part les rats qui agonisaient dans les rues, nous vivons le même isolement mondial, les mêmes mesures de confinement, les mêmes scènes de panique de la population qui s’arrache les produits alimentaires et les denrées de première nécessité comme le papier toilette, les mêmes façons de réagir face au mal par le déni, la fuite, les mêmes magouilles mais aussi le même engagement total des équipes soignantes.

Comment lutter contre cet ennemi invisible ?

Nous avons déjà vaincu la pandémie nazie, le fascisme, les dictatures alors, pourquoi douter de la victoire face à cet ennemi sournois ?

Les chercheurs, les équipes médicales formées à des techniques de pointe luttent sans relâche contre la maladie et, parallèlement, l’humour, la créativité, la solidarité nous aident à sortir de la déprime et de l’enfermement. Jour après jour, la population repart la fleur au fusil. Des vocations insoupçonnables font leur apparition. On s’invente jardinier, les poètes reprennent la plume, les chansons populaires fleurissent aux balcons, les parents refont connaissance avec leurs enfants, les ménagères revoient la recette du « millefeuille » en superposant, cette fois, les coupons de papier toilette, les sourires et les saluts s’échangent entre voisins jusque-là inconnus, l’entraide est générale.

Qui aurait imaginé que ces armes infaillibles seraient remises au goût du jour ? C’était oublier la faculté d’adaptation des humains et leur goût du bonheur. Nous vaincrons.

Personnellement, je prends l’air au jardin et, à midi, j’ouvre la fenêtre et me gave de soleil. Je ferme les yeux et j’écoute le silence qui s’étire et baille.

1 commentaire Répondre

  • JeannineK Répondre

    Frida,
    tu écoutes le silence mais tu entends aussi certainement mieux le chant des oiseaux. Ils ne sont pas confinés mais étonnés sans doute du grand calme des rues et ils chantent à tue tête.
    Les personnes isolées ont la nature comme horizon. Le printemps est radieux, les fleurs plus belles, les arbres généreusement verts.
    Je marche tous les jours pendant 1h dans les rues désertes, j’observe. Ce quartier je le connais mais maintenant je le découvre.
    merci pour ce texte Frida et bonne continuation

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