J’ai eu une jeunesse très occupée par les études et le sport. Je n’avais pas le temps de penser aux garçons et, même si je comptais bien fonder une famille plus tard, les jeunes gens ne m’intéressaient pas.
En 1971, la fin des études approchant, j’ai commencé à me dire que pour avoir des enfants, il faudrait que je cherche un mari.
J’avais des critères bien définis, je voulais un mari :
Qui respecterait ma liberté tout comme je respecterais la sienne,
Qui serait mon égal en droits et devoirs,
Qui serait honnête, doux et aimant envers ses enfants et sa femme tout comme je le serais envers eux,
Qui resterait à mes côtés jusqu’à la mort,
Qui serait un grand blond aux yeux bleus.
J’ai donc commencé à ouvrir les yeux sur les étudiants que je côtoyais tous les jours.
J’avais choisi des études où il y avait encore très peu de femmes ; certaines années, j’ai même été la seule fille ; étant déléguée de cours et interne, les contacts étaient encore plus faciles.
J’étais de garde une nuit sur quatre, chaque interne était toujours aidé d’un externe, lors d’une de ces garde, j’ai soigné et veillé un petit veau toute la nuit avec un ami ;j’ai admiré la douceur avec laquelle il traitait ce petit animal.
Petit à petit, nous avons appris à nous connaître, un an après nous étions fiancés et 10 mois plus tard nous étions mariés. Nous avions tous les deux 27 ans. Nous avons eu trois enfants et seule la mort nous a séparés après 36 ans de bonheur.
Mon mari n’était pas très grand, n’avait pas des cheveux blonds et des yeux bleus et, horreur, il fumait la pipe et était barbu mais quelle importance cela peut-il bien avoir quand on s’aime.
Sylvie Répondre
Ce texte a été partagé par Danielle à des enfants de 6ème primaire lors d’un atelier philo à l’école Saint Augustin.
Lors d’un choix, devons-nous nous laisser guider par notre raison ou nos émotions ? Est-ce le hasard qui définit notre vie ou contrôlons-nous notre destin ? Voici 2 questions que nous nous sommes posées suite à la lecture de ce texte et qui ont alimenté nos débats integénérationnels. Et vous, qu’en pensez-vous ? Sommes-nous libres de nos choix ?