Mon mari est décédé le 14 juillet de l’année dernière, après un an de maladie et trois mois de soins palliatifs. Ce fut évidemment une longue épreuve douloureuse. Nous étions mariés depuis 52 ans.
Il y eut d’abord l’espoir d’un traitement qui le sauverait puis au fil du temps et des chimios, la triste réalité : il n’y avait plus de traitement possible.
Il fallait faire un choix : fermer les yeux, être dans le déni ou bien regarder la réalité en face.
Nous avons choisi de faire face, aidés, soutenus par une association de soins palliatifs à domicile.
Après la très difficile acceptation de cette réalité, nous avons partagé des moments merveilleux, parfois en pleurant, parfois plein d’humour. N’existait que l’instant présent, une minute après l’autre, dans l’essentiel, l’authentique. Nous avons fêté les anniversaires des enfants dans une ambiance familiale particulièrement chaleureuse.
On a pu tout se dire, se souvenir de plein de bonheurs. Nous étions tellement proches comme jamais auparavant. C’était comme s’il circulait entre nous une atmosphère de paix, de sérénité, d’amour, même dans les silences, les regards et sourires esquissés.
Une bonne année plus tard, je ne regrette pas ce choix. Il me permet de vivre et dépasser ce deuil, de reconstruire une vie différente, seule bien sûr, mais avec de beaux souvenirs et plein de projets nouveaux.
Je pense qu’accepter les épreuves est une force qui permet de trouver des ressources en nous pour les surmonter.