Pour moi le bonheur ce sont des moments fugaces au cours de ma vie, des moments dont je me souviens encore où j’ai ressenti une plénitude, un accord de mon physique avec l’environnement, des instants où je disais « merci mon Dieu » car tout était parfait, l’espace d’un moment.
Je peux donc dire que j’ai eu des moments heureux dans ma vie, liés à des événements comme un moment de réunion familiale où tout le monde semblait en accord, une réussite à un examen difficile, une bonne nouvelle concernant mes enfants, un proche, un moment d’entente parfaite avec un compagnon, le simple fait de me sentir bien sous un rayon de soleil dans un endroit serein, contempler ce qui me paraît une belle oeuvre, avoir ces mille et une possibilités...
Dans l’enfance il me manquait souvent une unité familiale, « une vraie famille » avec un chez-soi où ne seraient entrés ni clients ni étrangers, ce que je voyais chez mes amies, Jacqueline, Denise, Nicole. Le pain dans lequel était glissé un morceau de chocolat et que la maman de Nicole mettait au four était un régal mille fois supérieur à la pâtisserie que j’allais chercher chez le boulanger voisin pour notre goûter. Pour Nicole c’était l’inverse ! Je sais que l’ambiance calme de la cuisine de sa maison avec la table, le buffet et les lourdes chaises Henri II y contribuaient.
Puis, n’ayant pas su créer cette unité dans mon propre foyer je recherchai la personne sur qui m’appuyer puis je renonçai et vis autour de moi quantité de personnes qui me ressemblaient et quelques unes qui me semblaient heureuses, si peu, mais ce fut réconfortant de les rencontrer.
Leur bonheur vient d’une vie familiale partagée et d’une ligne commune qui les a soutenus qu’elle soit à tendance religieuse ou laïque, je dirais une foi commune dans ce qui leur apparaissait comme la bonne conduite à tenir, une confiance et fidélité dans le couple.
J’ai rencontré beaucoup de personnes qui faisaient bonne figure c’est-à-dire disant haut et fort qu’elles étaient heureuses, sans doute trop haut et trop fort car la déception creusait souvent leurs traits ou leurs propos.
MA RECETTE du bonheur ?
Sourire et savoir recevoir. Donner est facile, recevoir avec joie l’est moins. Me détacher des petites choses matérielles.... très dur ! mais lorsque j’y parviens je suis heureuse et puis, surtout, PROFITER DE L’INSTANT, y penser et le vivre.
Je n’ai pris conscience de cette nouvelle recette qu’il y a quelques années. Ce peut être n’importe où, dans mon lit en train de lire un roman passionnant, en dégustant un carré de chocolat noir, en retrouvant un proche ou une amie, dans la forêt lorsqu’un rai de soleil dore les feuilles ou les branches gelées, qu’un écureuil sort de son abri et y retourne en sautant d’une branche à l’autre, dans le tram, en épluchant des légumes, en écrivant...