Durant ma petite enfance à Liège, dans les années 50, Noël était exclusivement une fête religieuse. J’avais l’impression que la crèche était l’élément central, même si le grand sapin, en arrière-plan, était très imposant.
Le 24 décembre, on soupait de façon très frugale avant 18 heures.
A l’époque, six heures de jeûne étaient exigées par l’Eglise afin de pouvoir communier à la Messe de Minuit.
Je ne me rappelle plus de quelle manière nous occupions cette longue soirée avant de prendre le chemin de l’église vers 23heures30.
Je me souviens seulement d’un sentiment d’ennui qui se prolongeait pendant la trop longue messe au cours de laquelle je m’endormais quasiment contre le manteau de fourrure de ma mère.
J’étais pourtant sous le charme de l’ambiance générée par la chorale et les chants de Noël.
A minuit, tandis qu’un soliste entonnait l’émouvant « Minuit Chrétien », un enfant en aube blanche avec de belles ailes d’ange remontait à petits pas l’allée centrale de l’église en portant avec précaution l’Enfant Jésus et le déposait au centre d’une crèche qui me fascinait tant les personnages, grandeur nature, me paraissaient réels.
Curieusement, arrivés à la maison au retour de la messe, le petit Jésus était installé au centre de notre crèche et un « cougnou », avec un petit Jésus en sucre rose, était posé à côté.
Je me demandais bien par quel miracle l’un et l’autre étaient arrivés là pendant notre absence à l’église.
Pour Noël, il n’y avait donc aucun échange de cadeaux comme aujourd’hui. Et Père Noël était un personnage inexistant.
Seul le sapin avec ses vraies bougies et ses boules multicolores apportait un peu de féerie à cette fête par ailleurs assez austère.
Comme tous les enfants, je prenais plaisir à accrocher les boules, en veillant à mettre en évidence mes préférées. En effet, j’aimais particulièrement les boules en forme de sujets, un Père Noël, une maison, un bonhomme de neige, un chat, un oiseau,… et, dans ma naïve contemplation d’enfant, je me racontais de fabuleuses histoires imaginaires où je mettais en scène ces petits sujets de verre coloré.
En grandissant, j’ai apporté ma contribution à la décoration du sapin et de la salle de séjour : j’adorais confectionner de mes petites mains des guirlandes de papier, des couronnes avec les branchages de sapin et mille autres petits bricolages.
Ce plaisir est toujours d’actualité, plus de 60 ans plus tard !
Et puis, au fil des années, bien des choses ont commencé à changer, progressivement.
Avec le Concile Vatican II, les règles religieuses se sont assouplies. Le jeûne de 6 heures n’était plus obligatoire avant de communier, la messe de Noël n’avait plus lieu à minuit mais en début de soirée.
Mes parents ont fait la connaissance de nouveaux amis avec qui ils découvraient des plaisirs gustatifs inconnus. Les huîtres, le foie gras et le gibier sont alors apparus à la table du 24 décembre. La soirée devenait désormais festive.
En fin de compte, Noël ne deviendra la grande fête de famille qu’elle est aujourd’hui qu’à partir du moment où mes propres enfants quittèrent le monde de l’enfance.
Car, jusque-là, ce sera Saint-Nicolas qui apportera, dans sa grande hotte, les mystérieuses sensations de l’attente ainsi que les yeux qui pétillent d’émerveillement à la découverte des cadeaux et des friandises.
mounah Répondre
Pour moi, les plus beaux souvenirs de Noël ont été l’année où mes parents m’ont offert une belle poupée plus haute que moi, avec des yeux bleus brillants, des cheveux si longs et tous les accessoires, y compris les vêtements et les petits souliers noirs, dont je me souviens très bien. Ahhh ! Souvenirs de Noël, si c’était comme hier. Aujourd’hui, nos enfants ne veulent plus de cadeaux comme ceux que mes parents m’avaient offert auparavant, car avec la nouvelle technologie, ils imposent ce qui leur convient le mieux. La semaine dernière, avant Noël, mon plus jeune fils m’a montré une liste de cadeaux qu’il souhaitait avoir sur http://www.meilleure-note.com/category/liste/, que j’ai acceptée sans la permission de mon mari, afin d’éviter les disputes à la maison. Merci pour cet article.