Marie-Jeanne répond à ses petits-enfants ...

A ce jour, alors que j’écris, j’ai 63 ans.
Vous deux, mes petits enfants, Félix et Maya, vous avez 3 Mamys et 2 Papys. C’est que, en ce moment, votre Mamyjanou vit ‘en solo’ !

J’aime bien cette expression ‘vivre en solo’ ; c’est mieux que de dire je suis ‘célibataire’, ou je suis ‘séparée’ ou ‘divorcée’ ou ‘veuve’ ! … ou TOUTE SEULE !

Ce qui est bien aussi, c’est de pouvoir dire : ‘Je vis en ermite’ ou ‘Je suis une ermite !’ Non, pas une misanthrope, une ermite !
Le misanthrope fuit la société car il n’aime pas ‘les gens’ !
L’ermite choisit de vivre seul, à l’écart du monde et généralement pour se rapprocher de Dieu. Il vit parfois dans une grotte, dans les montagnes et le lieu où il habite s’appelle son ‘ermitage’.

Et bien moi, j’aime dire que je vis dans un grenier-ermitage !

Mais je ne suis pas une véritable ermite, puisque je vois plein de gens et que vous venez régulièrement dans mon ermitage ; mais j’ai tout de même ‘un petit quelque chose’ d’un ermite !
Si je devais choisir entre moine dans un monastère et moine dans un ermitage, je choisirais un ermitage dans une forêt, mais sans tigres et sans serpents !

Donc, en ce moment, je vis en SOLO ! Pourquoi ?
Parce que la Vie en a décidé ainsi et sans doute aussi parce que cela me convient bien ! Je suis quelqu’un qui a besoin de sa dose de solitude.
En plus, je ne suis peut-être pas très douée pour la vie à deux ! Je n’aime pas trop la ‘stéréo’ des couples. Pour tout vous dire, si je dois citer, autour de moi, un couple qui me ferait envie, il faut que je réfléchisse bien longtemps ! Et puis, le mot lui-même ne me plaît pas. C’est comme « se mettre en ménage »… ça, c’est pire encore !

Vivre en solo ou vivre à deux ?
Vivre seul, à deux, en famille, en tribu, en communauté, en groupe ?
TOUT EST BIEN !
Simplement, certains sont plus faits pour une chose que pour une autre ; c’est fonction de l’enfance qu’on a eue, du tempérament…

Par contre, j’ai une conviction :
Je pense qu’il est très important d’avoir dans sa vie, pendant une certaine période, vécu SEUL ! C’est un apprentissage important : apprendre à s’assumer, financièrement, matériellement. Faire sa lessive, préparer ses repas, aménager son espace à soi, le ranger, l’entretenir…L’extérieur qui nous entoure est le reflet de notre « intérieur ».
Félix, j’ai bien dit : Faire sa lessive… et ne pas la rapporter chez sa Maman !
C’est si gai d’aller à la wasserette ; on y rencontre plein de gens. Bien-sûr, pas des gens riches et célèbres ; mais des gens ‘comme tout le monde’ et parfois (je dis cela pour toi, Maya) on y voit l’un ou l’autre charmant Monsieur, célibataire, et savoureusement original !

Vivre en SOLO :
On fait ce qu’on veut
Comme on veut
Quand on veut
Avec qui on veut,
Et si on veut !

(Mes rétracteurs diront : avec qui on veut ? Peut-être, mais pas toujours avec qui on voudrait !)

Royale liberté, non ? Cela vous semble égoïste ?
Pas vraiment, puisqu’on ne fait de tort à personne !

Une chance des « soloîstes » c’est qu’ils peuvent cultiver l’amitié. Les gens en couple n’ont pas le temps pour cela.
Vivre en solo, c’est aussi : ne compter que sur soi pour décider de ce qu’on va faire. Ce n’est pas évident pour tout le monde.
Certains vivent mal en solo : alors, ils prennent un chien, un chat et presque tous prennent … LA télé ! Mais les « couplistes » aussi prennent la télé. Le Dieu Télé règne dans quasi toutes les maisons de notre planète Terre !

* * *

Mais, ce n’est pas parce que je n’aime pas les couples, que je n’aime pas l’amour et les histoires d’amour !!!
Tout l’art (selon moi ) est d’arriver à aimer, sans former un couple !
Et aimer dans la durée.

Une solution (toujours selon moi !) est de faire non pas, lit à part, ou chambre à part, mais bien « Home à part ».
« Chacun s’barraque » comme disait en « chti » mon ami Jean-Jacques de Tournai !

Mais, c’est une solution coûteuse, que tout le monde ne peut pas se permettre. C’est une solution qui protège de la monotonie, des envahissements, des dépendances. Cela implique aussi une grande confiance en l’autre, et donc, une grande confiance en soi !
C’est si gai de se demander : « Ce soir, on dort chez toi ou chez moi ? »
Bien-sûr cela demande un minimum d’organisation et il faut avoir l’esprit nomade, adorer se trimballer avec des sacs et ne pas perdre ses lunettes, ses clefs ou son agenda !
Et puis, ce qui est encore plus génial, c’est d’avoir de temps en temps, un « chez nous provisoire » : une chambre d’hôtel, une location de vacances, un appartement à prêter… Quelle fête alors que ces « chez-nous provisoires » !

* * *

Mais, me direz-vous, comment avoir des enfants, si on veut vivre chacun chez soi ?

Ah, oui, j’oubliais ! J’ai 63 ans !
Ma fameuse « règle d’or » de la vie en solo ne s’applique pas, bien-sûr, à l’âge fabuleux où l’on fonde une famille, si on en a la vocation.

En fait, mon « plaidoyer » pour la vie en solo n’a d’autre but que de vous permettre de me comprendre et aussi de tordre le coup à des idées reçues qui ne glorifient que la vie en couple.
Je veux redorer le blason des « soloïstes » !

C’est comme lorsqu’on dit d’une personne : « Elle a refait sa vie » !
Tout d’abord, on ne refait pas sa vie… on la continue !
Et cette expression a l’air de sous-entendre que ceux qui vivent seul ne vivent pas ! J’en témoigne : je vis… et intensément encore bien !

* * *

Alors, mes petits chéris, VIVEZ, avec vos deux Mamy et vos trois Papys qui veillent sur vous ! Et plus tard, vous verrez bien…en solo, en couple, en duo d’amants, en paire d’amis, en famille, en clan … vous trouverez bien la formule qui vous convient !

3 commentaires Répondre

  • mireille Répondre

    Bravo pour la vie en solo pas négative
    j’assume aussi mon "soloïsme" et y prends de plus en plus goût ...
    Mireille

  • Sereine Répondre

    Quel beau texte ! Vivre en solo, un choix ! Voilà ce que je vis actuellement. J’ai 70 ans ! Je commence à assumer cette vie en solo et je la trouve de plus en plus agréable. Je suis ermite à mes heures et j’ai la chance d’avoir une vie en duo à mes heures.

    Merci d’avoir écrit cet article.

  • Répondre

    Super, Marie-Jeanne, ta vision de "Vie en Solo". Le hic pour moi est le problème financier. Un autre hic, est que la vie de famille construite en couple avec, dans mon cas, beaucoup de bonheur, mais un bonheur tourné, pour les deux partenaires, vers les enfants, la famille. Les enfants partis, qui ai-je en face de moi ? Quelqu’un à découvrir sur le plan plus personnel et c’est là que cela a coincé. Nous vivons une époque où l’épanouissement personnel a ses exigences, aussi pour les femmes !La vision de "vieux couples" autour de moi ne m’inspirait pas beaucoup : entre amour et haine. Nous avons mis "le couple en chantier". Chercher pour chacun une indépendance personnelle et garder le lien fort de la famille. Ce ne fut pas sans peine de sortir des "tu n’es pas ma mère", "tu n’es pas mon père" !
    Il a fallu pas mal de deuils d’attentes de l’autre, de responsabilisation face à soi-même, pour que ce lien de dépendance se transforme en acceptation de l’autre et de soi-même "pour qui il est". Le lien est resté, la forme a changé. La liberté de penser, d’agir, d’être est arrivée !
    Des espaces personnels se sont créés, des moments communs aussi,un peu comme tes "chez nous provisoires" très intenses et désirés. Il y a mille façon d’organiser sa vie et avec un peu de non-conformisme on peut trouver sa place.Lucienne E.

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