Je fais chaque année plusieurs dizaines de pots de confiture. Mes petites filles m’ont baptisé « Mamine, la Reine des Confitures ! »
Cela démontre avant tout qu’elles déjeunent tous les matins avec des bonnes tartines de confiture. Et non pas ces drôles de céréales au miel, au chocolat, aux raisins venues tout droit d’Amérique.
Indéniablement j’ai transmis mon goût des confitures à mes enfants qui continuent à la transmettre aux leurs. Quoi de plus drôle et d’agréable que d’entendre ma fille me dire, très fière : - hier j’ai fait 10 pots de confiture !
Toute petite j’ai toujours vu faire des confitures à la maison
La saison des confitures commence en Mai. Les fraises sont les premiers fruits intéressants qui s’installent dans l’armoire à prévision. Depuis quelques années il est de plus en plus difficile de trouver des fruits à petit prix. Autrefois les fraises étaient sur le marché en abondance. Enfants je me souviens que certains repas du soir étaient composés uniquement de fraises. Une assiette creuse bien garnie, du sucre fin, et à l’aide de la fourchette nous écrasions ces beaux fruits mûrs afin d’obtenir un coulis dans laquelle nous trempions nos tartines beurrées. On terminait le jus à la petite cuillère ! Quel régal !
Dans le jardin nous avions des groseilles vertes et des cerises du Nord. A ne pas déguster par gourmandise mais à cuire obligatoirement. Nous avions d’abord le plaisir de la cueillette et ensuite les préparatifs de cuisson. Les cerises pouvaient être transformées en marmelade, dans ce cas pas besoin d’extraire les noyaux. Mais pour la confiture il faut dénoyauter ! Alors ma grand mère retirait de son chignon une épingle à cheveux ( une épingle neige ,disait-elle) et introduisant l’épingle dans le creux de la cerise évidait la cerise sans problème et sans perte ( Je crois que si aujourd’hui on demande à une jeune vendeuse des « épingles neige » elle va appeler ses collègues en renfort)
Ensuite viennent les abricots, les pêches, la rhubarbe, les framboises et les groseilles. Pour ces dernières mon père était réquisitionné car il était chargé au moment venu de fixer à la table le gros moulin à légume qui devait servir à écraser les groseilles afin d’en extraire le jus et de rejeter la pulpe. Il passait ainsi dans ce moulin 10 kilos de fruits et ce travail demandait une force particulière, le tamis étant choisi au plus fin afin de ne laisser passer aucun petit grain.
Aujourd’hui j’utilise le Passe Vite et l’étamine, objets surannés mais combien précieux dans la confection des confitures de groseilles et de mûres. .
Ce qui me réjouit particulièrement en été c’est la cueillette des mûres sauvages. Equipée d’une chemise épaisse à manche longue, les jambes et les pieds bien couverts pour éviter les orties, à l’aide d’un gant de jardin, je cueille plusieurs kilos de fruits dans les parcs et jardins publics. Les fruits sont souvent dissimulés sous les branches aux picots acérés et la préparation demande quelques heures de patience. Mais le résultat est excellent.
Songeant au plaisir que je vais procurer aux enfants et petits enfants ma passion des confiture ne s’épuise pas. Et puis, à chaque cuisson, je retrouve ma prime jeunesse, je retrouve les gestes tant et tant de fois admirés.
Ma joie d’enfant, autorisée enfin à nettoyer la casserole avec les doigts.
Ma fille a hérité de cette passion. Je suis ravie de penser qu’elle sera, sans doute elle aussi, un jour « la Reine des Confitures » .
paul Répondre
tous les ans nous confectionnons de belles confitures nous aussi : cette année : fraises, groseilles, framboises sont déjà engrangées au grenier.
un conseil de spécialiste, pour les gelées, pas de passe-vite, d’étamine ni d’énergie musculaire : essayez donc les marmites à vapeur allemandes.
on rempli la casserole d’eau, on allume la plaque chauffante, on introduit les fruits dans le panier, on met le couvercle et on va faire autre chose pendant une heure ou deux.
on soutire alors un beau jus bien limpide que l’on met cuire comme d’habitude.
on a même testé les myrtilles et les fraises !
je n’ai jamais compris pourquoi si peu de gens utilisaient cette merveille !
depuis 40 ans, ma mère et ma femme n’employons rien d’autre et j’en ai déjà fait cadeau à une cousine française vivant à la ferme.
ah si vous pouviez me donner une bonne adresse pour les mûres mures de la forêt ???