.....C’était décidé depuis longtemps, il a fallu procéder à une première intervention.....laisser passer un peu de temps et ensuite envisager celle qui fait l’objet de mon récit...

La veille, j’ai fait la fête avec mes frères et sœurs à l’occasion du 60ème anniversaire de Lucie, et le lendemain, un beau dimanche de Mai ensoleillé, je me rends donc à l’hôpital Molière....c’est l’après midi, il fait splendide et lumineux et, ma foi, ma chambre ressemble à une belle chambre d’hôtel 3, voir 4 étoiles !
J’ai une belle vue sur le château d’eau de la rue Marconi et je m’installe avec mes revues, mon stylo, mon papier, mon livre...et Colette rentre à la maison.
L’anesthésiste me rend visite et me donne quelques détails sur la suite des évènements : je serai opéré demain à 07h30 !
Voilà...plus question de faire marche arrière, la machine est en marche !
Je suis seul dans cette belle et grande chambre à 2 lits, je suis serein avec toutefois une petite bestiole tapie quelque part dans ma tête et qui me rappelle que je ne suis pas dans un hôtel, mais ailleurs et que demain, ce qui était prévu...va arriver !
Les couloirs sont calmes, je suis prêt pour ma première nuit, j’ai sous la main un bon bouquin et je m’apprête à rentrer dans l’histoire...lorsque la porte de la chambre s’ouvre......je ne suis plus seul !!!
L’homme, la quarantaine, est escorté par une infirmière qui l’installe.
Il est aimable et ne semble pas malade, pourtant, il se confie assez vite.
Il sort d’une histoire d’amour difficile, agitée : lui est fou amoureux et elle n’y répond pas avec la ferveur qu’il souhaite....il s’est passé quelque chose de grave la veille et, désespéré, pour ne plus penser et trouver une forme de paix il absorbe 12 comprimés !
A un certain moment, il prend conscience de son acte et trouve la force d’appeler un ami...c’est un appel au secours.
Son ami prévient un centre qui dépêche une ambulance, arrive sur les lieux et embarque notre homme...lavage d’estomac etc..mis en observation.
Voilà...il s’appelle Aleks et dans les longues conversations que nous avons eues, il m’a notamment dit qu’il n’avait pas eu l’intention de se suicider ; sans quoi, il aurait absorbé toute la boite de sédatifs mais qu’il voulait dormir pour ne plus penser à ce qui s’était produit.
C’est quelqu’un de très sympathique, qui s’exprime avec beaucoup d’aisance, qui réfléchit et qui dans son propos montre beaucoup de cohérence ,il écoute et partage...c’est une rencontre soudaine, forte ,intéressante, inattendue et humaine.
J’ai l’impression que nous nous connaissons depuis toujours et qu’il est là pour passer un peu de temps avec moi.
Dans l’espace d’une journée, nous avons échangé plus que beaucoup d’autres en plusieurs années, le dialogue s’est installé avec aisance, même l’humour et le rire ont trouvé un instant pour s’épanouir.
Le lendemain après midi, après un entretien avec la psy de service, il peut rentrer à la maison...j’en suis heureux pour lui et le lui dis....on s’embrasse comme des frères et il part.
En fin d’après-midi, un coup de fil, c’est lui !
En quittant l’hôpital, il s’est arrêté au parc pour s’oxygéner et réfléchir, ensuite il est rentré chez lui d’où il m’appelle pour prendre de mes nouvelles.....

C’était...non, c’est une belle rencontre

1 commentaire Répondre

  • Jacqueline B. Répondre

    Merci, François, pour ce récit humain intéressant ! Vous avez été capable d’écoute et d’authenticité : ce que votre voisin a apprécié et c’est la possibilité d’une amitié naissante. Vive l’ouverture du cœur ! Jacqueline B.

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