Le groupe d’âge qui connaît actuellement dans nos sociétés occidentales la croissance la plus importante est celle des 80 ans et plus. Des (très) vieux, il y en a donc de plus en plus.

D’un côté, on nous vante les progrès de la science et de la médecine qui permettent de vivre plus longtemps, d’un autre côté, on nous rabâche les oreilles sur le poids financier du vieillissement de la population : les vieux, ça coûte cher !

Le moment n’est-il pas venu de se poser la question : « Etre (très) vieux, à quoi ça sert ?"

 Peut-on être encore utile à la société après 80 ans ? Si oui, comment ? si non, pourquoi ?

 Doit-on encore être utile ?

Mais au fait, c’est quoi "être utile" ? de l’amour maternel à la création d’une oeuvre, du sourire à un inconnu en détresse jusqu’à l’héritage fabuleux, du bénévolat à la prise de parole citoyenne, ...

Oser les réponses en dehors des sentiers battus ! en n’oubliant pas ... que seront bannies les réponses hors sujet, agressives, racistes, diffamatoires, incitant à la haine ou à la violence, à la prohibition ou la pornographie, ...

Ce débat s’inscrit dans le cadre d’un groupe de réflexion d’Ages & Transmissions, démarré il y a quelques mois sur l’âge avancé et l’engagement dans la société.

Ceux qui le désirent trouveront quelques témoignages et considérations "philosophiques" sur l’âge avancé dans la rubrique "Age avancé" des "tranches de vie" de magusine.

Bien entendu ce débat est ouvert à tous, jeunes et moins jeunes !

21 commentaires Répondre

  • virginie Répondre

    J’ai toujours eu une relation difficile avec maman.
    Elle atteint l’âge de 95 ans, vit en maison de repos et devient peu à peu démente. Chaque semaine ou presque je suis appelée par la responsable du home car maman tombe (4 fractures en 2 ans) ou fait des "bêtises" qui donnent plus de travail à l’équipe de soignants...Malgré ses chutes, elle arrive encore à se déplacer sur quelques mètres.
    Cela devient très lourd... elle n’a plus aucune perspective sauf "chipoter" dans ses affaires pour s’occuper car elle s’ennuie. Elle demande à en finir avec la vie.
    Le seul point positif c’est qu’elle se laisse un peu cajoler ce qui n’a jamais été le cas de toute notre vie...

  • Mirabelle Répondre

    Un reportage à partager sur cette question "Quelques mots avant de partir"
    cliquez pour le retrouver sur magunews : http://www.magunews.net/spip.php?article1793

    Suite à un stage (parfois un rien traumatisant) dans des homes pour personnes âgées, des élèves (section animation, dernière année) de l’IDU organisent avec leur professeure une rencontre parfaitement étonnante avec des seniors de l’association [Ages et Transmissions->www.at.magusine.net

    Voilà que nos ados découvrent que la vieillesse peut-être active et pour ainsi dire heureuse, qu’elle ne présente pas (en tous cas pas seulement) que d’effrayants désavantages. La surprise est totale, et le soulagement manifeste dans leurs yeux : l’aboutissement d’une vie apparaît soudain comme un moment qui vaut la peine d’être vécu !

    Il faut dire ici que la personnalité des intervenants (les élèves, la prof, les seniors) aide grandement à faire passer le message. Singulièrement, la personnalité de Yolanda, douce octogénaire de choc, vous donnerait pour ainsi dire envie de vous jeter dès demain dans le quatrième âge, rien que pour le plaisir d’être « enfin soi-même » !

    C’est la fin de l’année. « Quelques mots avant de partir » sont encore échangés entre les élèves et leur prof. Décidément, les rites de passage se télescopent dans cette capsule vidéo admirablement réalisée par Malika !

  • David Répondre

    Bonjour , je ne penses pas qu il ai des vieux à proprement di !
    Mes tous se passe dans la tête bien sûre et tant que nous restons jeune dans l’esprit et bien le reste suit .
    Cordialement David

    • Répondre

      bravo David !

      le mot "vieux" n’a des sens que pour les jeunes
      et on peut garder une jeunesse d’esprit très longtemps , même "très" vieux

      ma maman a laissé à tous un souvenir de personne dynamique, allègre, joviale et battante

      très agée elle nous démontrait que le vieillissement n’est qu’apparence, état d’esprit

      elle a eu la ’chance’ de mourir d’un arrêt cardiaque c’est vrai

  • Robert ME. Répondre

    Le vieil age doit-il donc "servir" à quelque chose ? Et la vie d’ailleurs : elle’est pas nécessairement apparue pour "servir" .PAR CONTRE,certains s’en servent beaucoup pour leur c ompte personnel ,pas souvent pour la progression de l’humanisme ..des humains. Un grand nombre des activités humaines ne paraissent pas "servir" à grand c hose ..d’autre que de tuer ce temps qui nous est pourtant parcimonieusement compté. Cela le (très)vieil age l’enseigne tous les jours !

    • josé tairhumène Répondre

      La première question qui nous vient à l’esprit lorsqu’on prend conscience de son existence ,est " Qu’est-ce que je fais ici ? A quoi je sers dans cette vie ? Suis-je plus nécessaire qu’une pomme ou qu’une fleur ?" je me suis posé cette question toute la vie et mille réponses m’ont été données ,à moins que je ne m’en sois inventées quelques-unes, dont aucune d’ailleurs ne m’a donné entière satisfaction.Les religions, les idéologies, les philosophies,ne sont que des approches de cette question sans réponse entre la vie et la mort .
      IL n’y a qu’une seule réponse qui tienne:celle que l’on se donne à chaque instant, qui évolue d’ailleurs , et sur laquelle on peut rebondir.
      Etre très vieux, ça ne sert à rien ,sinon à l’être qu’on le veuille ou non. Et si le "non" s’impose,pourquoi ne pas mettre fin à cette question qui n’a pas de sens. C’est ainsi qu’en définitive on sert encore à quelque chose.Nourrir un parterre de fleurs de ses propres cendres, n’est-ce pas encore etre au monde ?

  • Jacqueline Répondre

    J’ai trouvé un sens à la maladie de ma mère qui est démente ; j’ai enfin la possibilité de la câliner, de la prendre dans mes bras et de lui témoigner de mon affection.

    • Danièle Répondre

      Je pourrais ajouter une réflexion : ne faudrait-il pas prendre plus conscience de la chance énorme que représente la possibilité que nous avons de vivre en même temps que les témoins de l’histoire récente, de pouvoir les écouter, les questionner. C’est quand même plus vivant que les livres d’histoire non ! Nous devrions plus encourager les enfants à profiter des personnes agées de leur entourage, qu’ils soient de la famille ou non.

  • Yolanda Répondre

    Moi, je suis veuve, j’ai 87 ans et une des choses qui m’a beaucoup aidé à vieillir, c’est d’avoir des amis. Je trouve que c’est encore plus précieux que quand on est jeune. On a plus de disponibilité et donc on peut répondre à certaines sollicitations quand on a la santé. Il y a une chaleur autour de moi. Sans les autres, je ne sais pas comment je serais.

  • Odette Répondre

    Et quoi, être vieux doit absolument servir à quelque chose ? Pourquoi être encore utile quand on est vieux ? On a juste le droit d’exister, d’être soi-même, de s’accepter tel qu’on est et avec ses limites. Etre utile aux autres, cela ne me paraît pas comme indispensable. Ce qui est important c’est de se dire, comment cette journée-ci peut-elle m’être agréable et si elle m’est agréable, je n’emmerderai pas les autres.

    • adeline Répondre

      je me sens tout à coup vieille depuis queques mois j’ai eu 74 ans .
      j’ai jusqu’à présent participé à des spectacles bénévoles de poésie tout ce qui y touche de près ou de loin j’aimais être sur scène , lire .
      mais je crois que bientôt je ne serai plus crédible je serai ridicule.

      quand j’entends le nombres croissants de centenaires j’ai peur je n’ai pas envie de vivre si longtemps

      mes petits enfants ont de 20 à 15 ans !! ils n’ont aucun besoin de moi et n’habitent pas la même ville

      je voudrais changer de façon de vivre puisqu’il faut supporter
      malgré qu’on coute cher à la société .
      surtout dès l’instant onu on devient dépendant.

      qui a des idées ?

      merci

  • danielle cracco Répondre

    Je connais plusieurs personnes de 80 et plus.
    L’une d’entre elles continue à travailler sans relâche. Elle a fondé plusieurs asbl qui s’occupent de personnes handicapées mentales. Il s’agit d’une crèche, d’une école/maison d’accueil, d’un centre de loisirs, d’un centre occupationnel de jour, d’une entreprise de travail adapté et d’un service d’accompagnement. Chacune des ces asbl fonctionne sur base de principes que la fondatrice a développé au cours des années avec ses équipes pour éviter que ne s’installent de fausses valeurs et maintenir le bon cap c’est-à-dire, notamment : l’essentiel est le bien-être de la personne handicapée, son autonomie maximale, le respect de l’entourage, un mode de vie en harmonie avec la nature.
    Même si cela semble évident, dans la vie concrète d’une école, d’une entreprise de travail adapté, etc. il n’est pas simple d’appliquer ces principes. La fondatrice est donc toujours en contact étroit avec les directeurs des différentes asbl pour les soutenir et assurer la continuité de la philosophie de base.
    En outre, elle dirige une petite équipe qui organise des évènements et offre un soutien financier là où les subsides font défaut ou pour faire face à une dépense exceptionnelle.

    Bref, cette personne continue à porter, à developper un projet commencé il y a plus de 35 ans, tout en laissant à d’autre les activités quotidiennes.

    Par contraste, je connais une autre personne proche des 90 ans qui - comme sans doutes la plupart - s’est occupée de sa petite famille, de sa maison. Elle a vu grandir ses enfants, disparaître son époux. Elle aime raconter comment était la vie lorsqu’elle était jeune, comment elle a vécu la guerre, les souvenirs de ses parents. Elle continue à s’instruire dans tous les domaines et choisi les programmes qu’elle regarde à la télévision en fonction de ce qu’ils offrent d’intéressant qu’il s’agisse de nature, de religion, de sciences, etc.
    Elle reste très autonome et ne laisse à personne le soin de ses plantes, participe activement à l’entretien de sa maison. Elle voit ses enfants et maintien le contact entre eux. En fait comme chacun des enfants a les nouvelles des autres par la maman, les enfants n’éprouvent pas tellement le besoin de communiquer directement ! et comme tous mênent une vie trépidante il faut un évènement familial important pour que tout le monde se retrouve !

    Voilà deux situations très différentes mais qui résultent simplement d’une prolongation de la vie menée depuis l’âge mûr.
    A mon sens, on se prépare son "grand âge" pendant toute sa vie.
    En d’autres mots, on ne se re-invente pas à 80 ans !

    De toutes façons, je crois que le grand âge est en soi un trésor qu’il convient de respecter et de reconnaître comme une source d’informations, de leçons de vie.

  • Jean P. Répondre

    Réjouissons nous !
    Depuis la naissance de l’humanité, c’est la première fois ,qu’un nombre grandissant de femmes et d’hommes atteignent le grand âge .Alors que jadis cet avantage était réservé à quelques élus , c’est en nombre croissant que l’on jouira de ce privilège. Ce n’est même plus utopique pour beaucoup de penser y arriver en bonne santé.
    Il ne faut cependant pas se le cacher , c’est aussi une période difficile ou les perturbations sont nombreuses ,ou l’équilibre entre le moi et le monde extérieure est souvent rompu par un accident de santé et par la disparition d’êtres chers et ou l’individu doit constamment s’adapter et faire face.
    Heureusement , maints aînés y parviendront même si d’aucuns se perdront en chemin ..
    Il est vrai que l’image d’un grand âge dépendant , grabataire souvent ,est encore présente dans une partie non négligeable de la société .Certains esprits chagrins reprochent à ces grands aînés d’être un fardeau pour la société et tendent de les culpabiliser .Ces détracteurs oublient qu’eux aussi , un jour , ils deviendront vieux et que paradoxalement , grâce à l’effet du à l’accroissement de l’espérance de vie ils seront plus vieux que leur ‘cible’ actuelle
    Ce n’est pas pace que l’on atteint le grand âge, et que l’on n’est plus économiquement actif, que l’on devrait s’excuser de vivre ou en être honteux.
    Ce n’est pas parce que l’on n’ a plus l’esprit de compétition et du faire paraître qu’il faut dénigrer les valeurs de l’être et de la réflexion
    Ce n’est pas parce que l’on souffre de quelques déficiences que l’on est une ‘non -personne’
    Parmi les seniors se forme ainsi un groupe du grand âge qui apparaît comme différent, moins actif, moins ‘fringant ’certainement plus éloigné du clinquant de la vie mais qui ,malgré certaines défaillances physiques, revendique son autonomie ,dont l’esprit reste vif et le cœur ouvert et qui entend rester maître de sa destinée .Dans ce monde hyper actif et stressé ces grands aînés vont apporter leur sérénité , le sens qu’ils ont acquis de la relativité , l’expérience de leur vécu , la chaleur de leur cœur ,le souhait d’être aimé, la capacité d’aider les autres et la joie d’être aidé aussi.
    C‘est à cela qu’ils peuvent encore servir .

    • Geneviève Charbonneau Répondre

      Bonjour
      Je suis en train d’écrire un ouvrage qui parle des institutions qui accueillent les personnes âgées ; Je trouve que votre texte est très beau, simple et sonne très juste ; je voudrais le reproduire en mettant Jean P et la référence du site.
      Est-ce possible ?
      Merci de me répondre

      Geneviève Charbonneau

  • Jean N. Répondre

    On peut encore faire beaucoup de choses au service de la société et pour son propre plaisir, même à 87 ans, quand on est en bonne santé. C’est mon cas. Mais pour ma femme et beaucoup d’autres résidents de notre maison de repos, la vieillesse est un enfer. Mieux vaut la mort ! Ma sœur est morte à 74 ans, en plein de santé, d’un arrêt cardiaque. Quelle chance ! Merci à ceux qui ont voté une loi permettant l ’euthanasie. Nous y avons tous deux souscrit.
    Mille regrets pour votre débat...

  • mugemac Répondre

    Vivre vieux est une chance dans une société où la mort fait encore peur. Voir trois ou quatre générations faire la fête ensemble est un bonheur inestimabe quand la santé est au rendez-vous. Malheurusement quand la longévite se confond avec un état maladif et qu’elle devient un calvaire sans espoir d’une quelconque amélioration il y a lieu de se poser la question : n’a t’on pas le droit de se reposer après une vie bien remplie qui nous a épuisés ?

  • Mario Répondre

    C’est, je crois témoigner, montrer que la vie est importante et que chacun d’entre nous a un rôle à jouer.
    Mais je pense également que si les conditions de vie sont trop difficiles, l’on doit pouvoir avoir le choix d’une mort assistée et dans la dignité.

    Des rencontres inter-générations devraient être plus fréquentes, de la lecture à l’aide aux devoirs. Un de mes collègues a pour le moment l’idée d’une "Schallerzinnekeparade" à l’époque des "Tambours e la Paix". Je vous contacterez dès que j’aurai plus d’informations.

  • romy Répondre

    Lorsqu’il s’agit des gens que nous aimons, ils ne sont jamais trop vieux et lorsqu’ils nous quittent ils sont toujours encore "trop" jeunes.
    Ils nous ont apporté tellement de choses, de connaissances, de souvenirs, de rires de "leur bon vieux temps" qui ne devient bon qu’avec le temps, bien souvent.
    Un jour pour quelqu’un, nous serons à notre tour trop vieux pour quelqu’un !
    Ce qu’il faut c’est prendre soin des personnes, qui vieillissent, qui sont bien souvent seules. Il ne leur suffit parfois que d’un regard, une parole, une visite (même pas nécessairement très longue), d’un petit cadeau, quelque chose qu’ils ne peuvent plus s’offrir, comme avant, lorsqu’ils gagnaient "plus" ; sans le leur dire, l’air de rien pour les empêcher de souffrir : avant je pouvais, mais aujourd’hui je n’ai plus les moyens...
    Après tout ce qu’ils ont fait pour leurs petits, arrière-petits etc.... nous pouvons bien les laisser répéter plusieurs fois la même histoire ; pas grave, oublions qu’ils l’ont déjà raconté et écoutons d’une oreille attentive ! cela leur fait tellement de bien !

    Mais prenons-garde si possible aujourd’hui déjà à ce que lorsque nous serons "trop" vieux nous ayons quand même droit à un peu de confort, ce n’est pas facile d’épargner, mais essayons quand même !

    D’après moi, ce n’est que lorsqu’"ILS" commencent à souffrir, sans chance d’être vraiment soulagés, qu’il faudrait rediscuter de la question d’euthanasie !

    Mais cela, ce n’est pas à moi d’en faire le débat mais je n’en pense pas moins.

    • romy Répondre

      Ici Romy, j’ai parlé de ce que j’avais écrit sur ce thème, qui me touche beaucoup ! Il s’avère que les "vieux" ne se trouvent pas encore vieux et qu’ils ne souhaitent pas le devenir.
      Une très bonne amie m’a répondu par mail "être vieux c’est dépendre des autres, c’est devenir incontinent, mais j’ai ma fierté et je ne veux pas que qui que ce soit supporte la charge, que je deviendrais pour eux, j’espère m’endormir un jour dans l’ignorance de la nuit et ne plus m’éveiller simplement. Mais lorsque je serai dans le cas je t’expliquerai mieux". Je l’aime bcp et cela m’a peiné, car j’aurais voulu être la main secourable, le coeur près du coeur, j’en ai vu tellement partir et me laisser là, les bras ballants, le corps démantelé à chaque fois. Alors, je me pose encore la question du droit de mourir dans la dignité, sans égoïsme de la part des proches qui ne veulent pas être abandonnés ! Je pense à tous ceux qui sont dans un cas ou l’autre et leur envoie tout plein de courage.

    • cyal Répondre

      J’espere que tu vivras tres vieille pour que je puisse prendre soin de toi dans la possibilitee des mes moyenset t’apporter le bonheur que la vieiellesse merite

    • romyo Répondre

      Merci à Cyal qui me réconforte avec sa réponse quasi perso ! J’espère la même chose pour vous ! Continue à venir sur Magusine !

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