Ages et transmissions

En partenariat avec la Fonderie

Seniors ou un peu plus jeunes, nés ici ou là-bas, ils sont belges, maghrébins, turcs, africains ou d’ailleurs, et ont participé aux rencontres interculturelles « Nous racontons notre vie »*, organisées par l’asbl Ages & Transmissions à Bruxelles entre 2012 et 2018. Ils se sont écoutés et parlé dans le respect. Et se sont un peu mieux compris. Et pour faire vivre ces échanges en dehors des groupes, leurs paroles ont été retranscrites.

Ecoutez une sélection marquante de leurs paroles lue par Marie-Christine Duprez, comédienne et Michèle Piron, animatrice.

En 1945, j’avais 7 ans. C’était la fin de la guerre. Je suis allée voir les jeeps, les chars. On m’a fait embrasser un soldat noir américain. C’était la 1ère fois que je voyais un Noir. (Jeannine)

Au temps du Congo belge, à force de côtoyer les Blancs, mon grand-père avait acquis leur mentalité. Sa mentalité avait « blanchi ». Il faisait rêver toute la famille. On voulait copier les Blancs. (Marcel)

Quand je suis arrivé ici, du Sénégal, je disais bonjour à tout le monde et personne ne me répondait. Maintenant, je ne dis plus bonjour à tout le monde. (Ousmane)

Pendant longtemps, mon mari italien ne voulait pas être propriétaire parce qu’il ne voulait pas s’enraciner ici. (Jeannine)

Mon père a immigré du Maroc en Belgique en 1962 pour travailler au charbonnage. Quand je l’ai rejoint, je ne suis presque pas allée à l’école. Je ne connaissais pas le français et les autres enfants se moquaient de moi. (Hafida)

Moi, mes 4 sœurs et mon frère, étions des enfants dociles, nous n’avions pas le choix. Nos parents choisissaient tout pour nous, même les études. (Micheline)

J’ai la joie ! Cela m’a fait beaucoup de bien d’être avec des gens d’origines différentes. Ce qui m’a le plus surprise ? Les musulmans sont comme les chrétiens, ils sont respectueux des mêmes valeurs. (Bernadette)