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22 novembre 2005, 09:28

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Les réponses à cet article ...

Luc, notre fils interrompu par Elia
10 octobre 2005, par Jacqueline Bouzin
Chère Elia,

Comment ne pas avoir les larmes aux yeux en lisant votre texte. Merci pour votre courage d’évoquer avec tant de délicatesse votre petit Luc qui vit maintenant éternellement dans votre coeur et dans le nôtre.Vous me rappelez ma maman, décédée depuis peu, qui me disait, 25 ans après la mort de mon frère Michel :"Sais-tu qu’il n’est pas un jour sans que je pense à lui ! Pour un parfum de cigarette, pour le son d’une voix, pour la couleur d’une mèche de cheveux..." La mémoire d’une mère est inaltérable, n’est-ce pas ? Puissent vos nouveaux enfants vous apporter toutes les joies que Luc n’a pas eu le temps de vous donner. Avec toute mon affection. Jacqueline B.

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Luc, notre fils interrompu ,par Elia
16 octobre 2005, par Elia

Chère Jacqueline, Mon texte a réveillé en vous une douleur profonde. Votre maman a continué à vivre avec son fils.Mes 4 enfants et 6 petits-enfants "connaissent" ce frère ou oncle qui est toujours au coeur de notre famille heureusement bien soudée. Le souvenir de Luc m’aide à ramener certaines épreuves à leur juste valeur. Merci pour ce message. ELIA


Luc, notre fils interrompu par Elia
10 octobre 2005, par dadu

Chère Elia, Ton témoignage est bouleversant comme toutes les morts d’enfant.J’ai été heureux de lire les dernières lignes qui m’ont rassuré quant à votre famille. Vous avez su vous faire aider et vous avez surmonté le drame. Je pense que Luc n’aurait pas demandé autre chose. Les choses aujourd’hui ont évolué. Il y a les soins palliatifs, il y a des groupes pour aider les familles, mais devant la mort d’un enfant on cherche encore la voie. La trouvera-t-on un jour ? Merci pour ce texte qui pourra peut-être aider d’autres parents vivant les mêmes affres. Et pardon de t’avoir tutoyé, mais c’est pour être plus près de vous tous. Dadu

Luc, notre fils interrompu ,par Elia
16 octobre 2005, par Elia

Cher Dadu, Oui, nous avons survécu à ce drame grâce à l’amour qu’il y avait entre nous deux et celui que nous avons donné aux autres enfants. En 2005, je vois avec plaisir que des structures aident les parents et les frères et soeurs.J’ai retrouvé ma voie : l’enfant est une priorité dans ma vie. Grand merci. ELIA


Luc, notre fils interrompu par Elia
10 octobre 2005, par clodomir

la mort d’un enfant, on ne s’en remet jamais vraiment ; j’ai perdu une petite fille, le jour même de sa naissance (en fait, elle était morte avant de naître) ; j’ai néanmoins dû aller déclarer la naissance-et le décès-à la maison communale d’Uccle ; j’avais oublié qu’il fallait 2 témoins et j’ai dû prendre 2 pensionnés, témoins professionnels qui passaient leurs journées dans le couloir à attendre les étourdis qui n’avaient pas pensé à se faire accompagner ; ils ont attendu que je leur donne une "dringuelle" et n’ont pas trouvé un mot à me dire. et puis, il y a eu l’enterrement où j’étais seul avec mon père ; t’as pas idée, ce que c’est petit un nouveau né, ça tient dans une boîte à cigares ! c’est ça mon plus affreux souvenir. le perdre après 7 ans quand on le connait déjà, qu’on s’en occupe depuis tant d’années et qu’on l’aime ... forcémént ! Et l’avoir vu mourir à petits feux ! C’est encore bien pire ; j’imagine votre douleur et votre désarroi ; comment peut-on survivtre à ça ? Je ne comprends pas ; heureusement, il y a les autres enfants ; nous n’en avions pas ; c’était notre première ; ma femme a failli s’effondrer en dépression profonde. Par bonheur, moins d’un an après, elle s’est retrouvée enceinte (sans l’avoir voulu) ; tu imagines dans quel état d’esprit nous avons vécu la deuxième grossesse ! Par chance, tout s’est bien passé et le deuxième enfant, encore une petite fille, nous a redonné une raison de vivre et le goût de le faire mais il reste toujours une fêlure au fond. Je suis content d’avoir passé ces quelques minutes avec toi ; tu as toute ma sympathie et mon affection.
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Luc, notre fils interrompu ,par Elia
16 octobre 2005, par Elia

Cher Clodomir, Par mon texte, j’ai réveillé chez toi un moment très douloureux de ta vie. Cette douleur nous suivra sans doute jusqu’à notre propre mort.Mais je crois que ces émotions peuvent avoir des suites positives.Finalement ce sont les enfants qui nous donnent la force de repartir. Merci pour ton apaisante réponse. ELIA


Luc, notre fils interrompu par Elia
11 octobre 2005, par nenette

Chère Elia, j’ai lu et relu ton texte (tu me pardonneras s.t.p.ce tutoiement, mais je me sens si proche de toi que je ne peux faire autrement !)le 21/08/71, luc est parti sans bruit, comme le petit prince de st.Ex.,un texte que je n’ai jamais cessé de relire depuis ce 7/06/70 où brutalement , je me suis trouvée au bout de mes rêves en sachant qu’ils ne pourraient jamais plus se réaliser . comme toi j’ai aussi compris la force de l’amour et à sa continuité par laquelle il vivra tant que nous serons là avec toute notre immense affection :
Luc,notre fils interrompu ..

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Luc, notre fils interrompu par Elia
11 octobre 2005

Élia,

J’ai lu votre récit le coeur en lambeaux. Votre texte est étonnamment humain et touchant. Ce n’est certes pas dans l’ordre des choses que de perdre un enfant... Des amis à moi du Québec ( Canada ),Carmen et Jean, ont perdu une adorable fillette à cause d’une saleté de cancer.

Je sens dans votre texte cette météorologie intérieure qui caractérise tous ces malheureux parents confrontés à ces terribles douleurs. Et elles ne se mesurent guère. Évidemment, que de silences essentiels débordant de présence pendant des années ou même des décennies.

Vous nous rappelez que le bonheur est composé de plusieurs pièces, mais quand il en manque un gros morceau, c’est l’angoisse, le désespoir voire la maladie.

Je n’ai pas été en déficit d’émotions en lisant votre récit. Comment oublier le "premiers je t’aime" de nos enfants et de nos petits-enfants ? Et aujourd’hui, des cancers, des séparations et des divorces nous les enlèvent en imposant leurs souffrances et leurs deuils.

L’écriture peut se faire médicamenteuse. Heureusement pour certaines personnes,celle-ci agit comme un confident sûr et patient.

Mais entre ces avalanches de larmes, les personnes éprouvées par la perte de leur enfant se rabâtissent à leur rythme... avec cette lourdeur du moi quotidien.

Merci beaucoup d’avoir partagé ce morceau de votre intimité. Donald Lanthier, St-Jérôme, Québec, Canada.

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Luc, notre fils interrompu ,par Elia
16 octobre 2005, par Elia

Donald,
je vous remercie. Même éloignés, nous sommes proches.Vous avez vraiment tout compris.La vie est jonchée d’épreuves et pourtant nous continuons à avancer. Ecrire ce texte a été très dur. Que d’émotions sont remontées à la surface pour mon mari, ma fille - qui n’avait que 18 mois de plus que son frère - et moi-même.L’écriture m’a été salutaire et toutes les personnes qui ont répondu me donnent chaud au coeur.ELIA

Luc, notre fils interrompu ,par Elia
16 octobre 2005, par Elia

Chère Nenette,
Merci pour ton chaleureux message. Oui, Luc vivra tant qu’on en parlera, tant qu’on regardera ses photos.Il est toujours présent parmi nous à chaque fête de famille. Nous y veillons.Récemment encore, sa soeur aînée nous confiait :"Ilme manque tellement". Encore merci.ELIA


Luc, notre fils interrompu par Elia
12 octobre 2005, par Philippe

Bonjour Elia,

Je me souviens du jour ou tu nous as « confié » ce pénible moment de ta vie et du « silence » qui s’en est suivi.

Ce fut pour moi comme une douche venant effacer le camouflage d’une cicatrice ancienne, celle du jour ou, portant le petit cercueil de mon neveu, colère ..., déception ..., injustice ..., fureur ..., incompréhension ..., tristesse ... et j’en passe, autant de sentiments qui se sont, ce jour là, livrés une guerre impitoyable me laissant totalement impuissant et épuisé.
Et il n’était pas mon fils.

Alors que penser pour toi et Jacques, pour tous ces parents qui se sont retrouvés devant une telle situation mais avec ces mêmes sentiments plus que décuplés ?
Je n’ose imaginer ...

Alors, je me tais non sans oublier de te remercier pour la « confiance » que tu nous a accordée. Merçi Elia.
Philippe

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Luc, notre fils interrompu ,par Elia
20 octobre 2005, par Elia
Cher Philippe, La vision de la photo de Luc sur Magusine a fait renaître en moi une forte émotion. Chez toi aussi, la perte d’un neveu a laissé des traces. Ces événements font des ondes dans toute le famille. Merci et amitiés. ELIA
Luc, ...


Luc, notre fils interrompu par Elia
13 octobre 2005, par Alice Jadin (Groupe 1 de Liège)

Bonsoir Elia, Je voudrais te dire combien ton histoire m’a touchée, mais...je n’ai pas de mots...j’ai peur de ne pas trouver les mots... C’est le coeur serré et des larmes plein les yeux que j’ai lu ton texte. Comment peut on survivre au drame qui est la perte d’un enfant ? Tu as trouvé dans cet amour inconditionnel qui lie une mère à son enfant le courage et la force morale d’accepter, de faire face et de continuer pour les autres petits avec dans le coeur et dans la tête le souvenir de ton cher petit garçon. J’espère que tu as trouvé la paix du coeur aidée en cela par Luc, qui j’en suis certaine est avec toi tous les jours... Prends soin de toi. Alice.
Pour Elia.

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Luc, notre fils interrompu, par Elia
20 octobre 2005, par ELIA

Chère Alice, Ton message m’a fait du bien.En effet, Luc m’accompagne tout au long de mes journées. Avant-hier, le 18, c’était sa fête. Quand je regarde sa photo fleurie, il est encore plus proche de nous. Mais aujourd’hui, la paix est en moi, pour toujours j’espère. Merci. Elia


Luc, notre fils interrompu par Elia
13 octobre 2005, par Maclo.

Chère Elia, j’ai été très émue en lisant ce message après 34 ans, la blessure est toujours là, présente, la cicatrice fait encore mal, comme je vous comprends, la perte d’un enfant est la chose la plus cruelle qui puisse arriver à des parents. Ma soeur vient de perdre un de ses deux fils dans des circonstances dramatiques et sa douleur est tellement profonde qu’on souffre avec elle sans pouvoir l’aider.

Vous avez su, plus tard faire le deuil de votre petit Luc, continuer à vivre, je suis sûre avec une autre vision de la vie, une plus grande générosité, votre enfant trop tôt disparu vous aura très certainement aidé. Merci d’avoir écrit ces lignes que j’ai lues avec beaucoup d’émotion.

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Luc, notre fils interrompu ,par Elia
20 octobre 2005, par ELIA

Bonjour Maclo, Mon texte a réveillé en vous la tragique disparition de votre neveu.Comme il est difficile pour l’entourage de prendre part à une peine si profonde ! Je crois qu’il faut écouter, toujours écouter. Depuis le départ de Luc, ma vision de la vie a progressivement, mais profondément changé. Je n’accorde plus d’importance qu’à l’essentiel.Bon courage, Maclo, et encore merci.Elia
Luc, ...


Luc, notre fils interrompu par Elia
21 octobre 2005, par jappy
Merci à vous deux.
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Luc, notre fils interrompu par Elia
27 octobre 2005, par Fernand
Madame Elia,

J’ai été très ému ( qui ne le serait pas ?) à la lecture de votre récit. Malgré le temps écoulé vous n’avez rien effacé. Bravo d’avoir eu la volonté et la force de continuer à vivre. D’abord pour vous- même mais aussi et surtout pour vos autres enfants. Quel témoignage pour nous dire que la vie est plus forte que la mort. Je ne me permettrai pas d’associer votre terrible épreuve avec un de mes quelconques vécus. Je n’ai pas connu ce genre de drame et crois que nous avons seulement le droit de nous incliner en silence et avec un immense respect devant une telle douleur. J’ai assimilé la mort depuis très jeune ; mes convictions religieuses m’y ont sans doute aidé. Cependant, la mort d’un enfant est pour moi resté une profonde injustice. Sans que cela devienne révolte, je ne comprends pas. Merci Elia pour votre poignant témoignage. Fernand dobbelstein

Luc notre fils interrompu
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Luc, notre fils interrompu, par Elia
14 novembre 2005

Monsieur Fernand, Votre réponse sensible témoigne que pour vous la vie est plus forte que la mort.A cette différence près pour nous que nous n’y associons aucune conviction religieuse.Luc était un être de chair et de sang et rien, nulle part dans l’avenir ne peut remplacer cette chaleur d’un enfant vivant.Photos et autres souvenirs de notre gamin sont désormais sa seule vie ou survie. La vie c’est ce que nous avons pu garder et donner à ses frères et soeur.Merci pour la sincérité de votre témoignage et pour votre sympathie. ELIA
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Luc, notre fils interrompu par Elia
3 novembre 2005, par Josée Langlet

Chère Elia, J’ai lu ton texte avec une profonde émotion. Cette matinée, où tu nous as confié ce récit douloureux de ta vie, restera, à jamais, gravée dans ma mémoire. Nous étions tous abasourdies, incapables de prononcer un mot, le silence parlait pour nous ! Mes souvenirs d’enfance-enfouis dans ma mémoire, mais toujours vivaces- ont refait alors surface. Lorsque j’avais 7 ans, "Odileke", une de mes petites souers, alors agée de 3 ans, est décédée suite à une méningite foudroyante. A la maison, la tristesse a fait place à la joie et Maman ne fut plus jamais la même, bien que trois petites filles soient nées par la suite. Mais la mémoire "d’Odileke" est restée présente, par les photos et les fleurs. J’Admire ton courage d’avoir pu sublimer cette grande douleur en la couchant sur le papier. Un grand espoir t’habite : celui de vivre pour ta famille ; "Nous sommes sortis plus forts" dis-tu. Voilà bien résumée ta force devant l’épreuve. Je te souhaite beaucoup de bonheur dans la vie. De tout coeur Josée L.

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