A la fin des années 60, un changement dans notre vie à Bruxelles est apparut : notre femme d’ouvrage, belge, a été remplacée par Rimo, une costaude femme marocaine.

Souriante, bosseuse, elle abattait deux fois plus de travail que les précédentes et elle nous apportait un vent d’exotisme. Elle baragouinait péniblement en français mais se faisait très bien comprendre. C’est pendant cette période que nous avons découvert les "Hallouas" petites pâtisseries marocaines que l’on mange aux fêtes, et le délicieux Couscous.

Puis Rimo a dû arrêter de travailler, son mari avait épousé une plus jeune au Maroc et cela l’avait bouleversé. Elle fut remplacée par une autre marocaine, Oumkaltzoum, une très douce dame qui était arrivée avec toute une famille à nourir, son mari étant malade et invalide. C’est ensuite sa fille Batoul qui lui a succédé. Nous étions après ces années bien au fait des traditions, et des coutumes de nos amis Marocains.

Entretemps j’avais commencé à travailler dans la restauration, et j’avais de nombreux collègues marocains et tunisiens également avec lesquels j’entretenais de vrais relations d’amitié. J’ai même été invité à plusieurs mariages. A mon actif, je dois dire que je n’ai été éduqué avec des principes racistes dans ma famille. A titre d’ exemple, mon père nous disait que les congolais étaient nos cousins, d’autres disant avec supériorité que nous étions leurs "oncles".

C’est en 1979 que tout a commencé à basculer. Certains marocains de mes amis commençaient à parler de Khomeini comme le "meilleur des musulmans", le malaise s’installait. Le mari de Batoul, qui vivait jusqu’alors comme n’importe quelle européenne a commencé à faire pression sur elle pour qu’elle s’habille "décemment", lui interdisant les sorties etc.

Et j’ai assisté pendant les années qui ont suivi à une lente propagation de ce pourrissement des relations, jusqu’à ce que le lien se rompe tout à fait lors de mon déménagement hors de Bruxelles.

N’ayant plus aucune relation avec le monde musulman, je ne peux pas juger de la situation actuelle. Une chose est sûre, c’est avec tristesse que je constate que les liens d’amitié vraie que j’avais avec ces personnes ont disparu et le malaise ambiant depuis plus de dix ans me ferait hésiter à en renouer.

3 commentaires Répondre

  • andrée Répondre

    j’ai lontemps enseigné dans une école près de la gare du midi, en 20 ans je pourrais faire une cartographie de l’immigration, quand j’ai commencé les espagnols avaient pratiquement déserté le quartier et étaient "montés " à Saint-Gille , remplacés par les portugais, papas actifs dans la construction , mamans employées de maison, parallèlement une importante communauté maghrébine, essentiellement d’origine marocaine,très peu de mamans voilées.Le directeur avec beaucoup d’intelligence tolérait les fêtes religieuses importantes , fête du mouton ,fin du Ramadan, et acceptait l’absentéisme ces jours là, les mamans nous gratifiaient de patisseries traditionnelles, sans doute délicieuses mais beaucoup trop sucrées pour moi, évidemment il y avait un papa qui maltraitait sa fille parcequ’elle avait les yeux bleus , elle était donc,pou lui, la fille du diable, aucune religion ne nous met à l’abri de la stupidité, cela se saurait !!Les Portugais, ont eux aussi privilégié Saint-Gilles, les Marocains sont restés là les mamans se sont voilées les jeness filles aussi , par obligation ? par conviction religieuse ? par coquetterie ? la question reste ouverte.Puis il y a eu une forte immigration des gens d’Europe centrale, Polomais, Roumains, doublée d’un immigration Africaine, Congo, Rwanda. Ayez une pensée pour ces enseignants si souvent critiqués, qui eux au jour le jour pratiquent la multiculturalité avec , peut être ce qu’elle a d’enrichissant, mais aussi tous les défis pédagogiques,et ce n’est pas le décret sur la mixité sociale qui réglera le ou les problèmes.

  • Jean N. Répondre

    Plusieurs marocaines et autres Arabes travaillent à la maison de repos qui m’abrite. La plupart sont efficaces et gentilles. La crème ce sont les Noires. Le racisme est une stupidité , mais l’islam vous a découvert à vous, élevé dans la tolérance, son vrai visage : intolérance et domination des mâles sur les femmes. L’inter-culturalité est un leurre et une invitation faite aux musulmans d’imposer leur religion et leur "culture" à tous puisque c’est la volonté d’Allah.

  • clodomir Répondre

    c’est une constatation que beaucoup d’autres que toi ont faite ;
    Ex : à Molenbeek, il y 20 ans, on voyait très peu de femmes voilées...et maintenant, on ne voit plus que ça.
    Des femmes voilées, on en voit même à l’ULB !

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