Ce texte fait partie du feuilleton "Ma soeur, cette héroïne", écrit par José T. Lire l’ensemble

Ma sœur aînée n’est ni sourde, ni muette, pourtant un certain jour, le 11 novembre 1943 précisément, elle se mit à parler avec les mains, et cela avec une telle assurance qu’on aurait pu croire qu’elle n’avait jamais connu d’autre moyen pour s’exprimer.
Je la vois encore, plantée face à la fenêtre entrebâillée de sa chambre qui donnait sur les cellules arrière de la prison de Namur. Elle agite une de ses mains à hauteur de ses yeux, l’ouvrant et la refermant dans un mouvement saccadé et fiévreux. Il en est ainsi tous les jours de la semaine, durant des heures. Elle prétend correspondre avec une personne que personne ne voit. On dirait Bernadette Soubirous envoûtée par l’apparition de la Vierge de Lourdes.
Une série d’incidents amusants ou tragiques, le hasard probablement et l’insouciante générosité de nos parents, contribuèrent à la conduire à cette extrémité que l’on pourrait qualifier de folie, à condition d’ignorer ce que ce comportement bizarre sous-tendait….

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