"La décroissance"... Un grand mot ...OUI ...

Mais fait-il peur ?

Avez vous changé vos habitudes en cette fin d'année, ou bien ce sera pour l'année 2009, à moins que vous ne changiez rien ...

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<onglet|debut|titre= POUR >

LA DECROISSANCE ? "POUR"... un texte de Robert M.



Préambule : J’aimerais qu’on entame ici un débat simple, à la portée de tout un chacun, sans projection de savantes statistiques. Bref une discussion basée sur le bon sens.

QU’EST-CE A DIRE ?

Décroître, c’est diminuer PRGRESSIVEMENT (dixit le Petit Larousse).
Il va de soi que nous ne nous occupons uniquement de l’aspect économique du sujet : nous n’envisageons pas la diminution des capacités intellectuelles par exemple !

QUEL EST LE PROBLEME ?

Il me semble découler de 4 postulats :
Nous vivons sur UNE SEULE planète et ne disposerons pas d’une autre « en réserve » de notre vivant en tous cas, en ce inclus les nouveaux-nés d’aujourd’hui !
Cette planète n’est que partiellement cultivable vu la présence de déserts, de montagnes et autres obstacles naturels. En plus, elle est recouverte majoritairement d’eau salée laquelle, heureusement, nous approvisionne en aliments marins dont – hélas – la quantité est limitée et souffre déjà d’une surexploitation par la pêche industrielle.
Cette partie cultivable de notre planète doit nourrir l’ensemble du monde animal terrestre. Les mammifères Homo Sapiens Sapiens y croissent à raison d’environ 100 millions d’individus par an car ils n’ont plus de prédateurs, ne contrôlent qu’insuffisamment leur démographie et résistent mieux et plus longtemps au vieillissement.
Les progrès technologiques permettent encore de nourrir plus d’individus avec moins de sol arable que naguère mais, comme pour d’autres facteurs, une limite inexorable se profilera. Cette limite s’approche déjà pour l’énergie d’origine fossile, charbon mis à part, lequel est par contre le plus polluant des combustibles.
Ces pollutions diverses sont les conséquences de la croissance économique, en particulier depuis la Révolution Industrielle du XVIIIème siècle.
A cet égard, notre planète nous met dès à présent le nez dans le cambouis. Faut-il continuer ? Couche d’ozone, détérioration du climat mondial, etc. Tout le monde connaît la litanie mais certaines nations persistent à croire que cela ne concernera que les générations futures dont nous n’avons pas à nous préoccuper, nos arrières-petits-enfants s’en chargeront volontiers…

POURQUOI PAS ENCORE DE SOLUTIONS SUR LESQUELLES LES ETATS POURRAIENT S’ACCORDER ?

Le mot-clé n’est-il pas DESEQUILIBRE c’est-à-dire le contraire d’une répartition harmonieuse des ressources de la Terre ? C’est AFIN de pouvoir réussir un équilibre mondial indispensable que la croissance économique n’est plus possible dans les pays développés tenant compte des postulats repris plus avant.
Déjà maintenant, quelle grande puissance ose proclamer à la face des Chinois, Indiens, Brésiliens, etc. qu’ils n’ont pas à travailler dur afin de disposer au plus vite du même niveau de vie que les Nord-Américains, les Japonais, les Européens, en un mot les Occidentaux, en vertu du fait qu’ils utiliseraient beaucoup trop des ressources matérielles limitées du monde et contribueraient beaucoup trop à la pollution de la planète ??
De qui vous moquez-vous et montrez donc l’exemple serait la réponse, fort compréhensible au demeurant !
Il est clair que le mode de vie occidental actuel est un incentif que les pays en voie de développement ne rejetteront pas. Les Asiatiques et les Africains à eux seuls représentant 65% de la population mondiale. 6% de cette population détient 59% de la richesse mondiale totale.

CONCLUSION

Mis à part une élimination physique (assez aléatoire !) des peuples de couleur (70% du monde), les nantis de l’hémisphère Nord et de l’Océanie anglophone n’ont pas d’autre choix que de réduire progressivement leur consommation de biens matériels pour arriver – avant qu’il ne soit trop tard – à un équilibre économique avec les pays émergents. Comment programmer cette décroissance – face à l’inégalité de revenus – bien croissante – au sein même des nations riches – est un autre débat. Je suis convaincu qu’une décroissance programmée, bien régulée et une réduction des inégalités de revenus entre les citoyens est la voie royale pour éviter ou au moins retarder au maximum la fin de notre civilisation, voire de notre espèce sur la planète TERRE.

<onglet|titre=CONTRE>

La décroissance "CONTRE"... un texte de Jean P.


Selon Wikipédia (Dictionnaire encyclopédique sur Internet), «  la décroissance est un courant de pensée. Plus largement , le courant de la décroissance affirme que la croissance économique n’est pas soutenable sur le long terme, en raison de la raréfaction des ressources naturelles et de la destruction de l’environnement qu’elle engendre. »

Que faut-il en penser ?

Le siècle dernier a vu un développement technologique exponentiel dans beaucoup de domaines. Développement qui a surtout été le fait des pays industrialisés et dont le reste du monde, dans sa majorité, rêve de suivre le chemin, comme en témoignent ces milliers d’immigrants qui veulent atteindre l’Eldorado.
En Occident, les générations de parents et de grands-parents qui nous ont précédés ont oeuvré pour donner à leurs enfants un bien-être matériel qu’ils n’avaient pas connu. Faut-il leur en faire reproche d’avoir ainsi abouti à la société de consommation ?
Personne n’aurait pu imaginer au début de l’ère industrielle que l’activité humaine, sous l’effet de la croissance, pouvait conduire au réchauffement de la planète et à la dégradation de son écosystème.

Qu’il faille réorienter la croissance est l’évidence même, qu’il faille diminuer l’utilisation du pétrole est une nécessité non seulement pour son caractère polluant, mais aussi parce que les ressources pétrolières s’épuisent inexorablement.

Le protocole de Kyoto qui vise à lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz carbonique est une première réponse de la communauté internationale à ce problème.
Il semblerait que, parallèlement au protocole de Kyoto, l’enchaînement d’évènements survenus début 2008, comme l’augmentation du prix de l’essence, des autres énergies, des produits alimentaires (et qui sont perçus par la population des pays industrialisés comme une perte de leur pouvoir d’achat), oblige aussi à réfléchir sur le bien-fondé de la société de consommation.

A cela, s’est ajouté une crise financière mondiale. Celle-ci a entraîné l’économie dans la récession, au point que tous les gouvernements des pays développés doivent soutenir les banques à coups de centaines de milliards, sous peine d’encourir le chaos.
Les réunions au sommet des dirigeants politiques se multiplient pour chercher des solutions et rétablir du pouvoir d’achat et la croissance. Beaucoup sont conscients qu’il faut apporter des changements et que les solutions sont de moins en moins nationales. Il semblerait que, lors de la réunion du G20 (dont font partie les pays émergeants), tous les participants se soient engagés à relancer l’économie mondiale tout en lançant une réforme du système financier international.

On voit dès lors que promouvoir la décroissance maintenant signifierait davantage démanteler des pans entiers de l’industrie des pays développés et conduire ainsi à un tsunami économique dont on ose à peine entrevoir les conséquences.

Une croissance corrigée ne pourrait-elle être envisagée ?

En tenant compte du fait que nos ressources sont limitées et que la démographie ne cesse de croître, il faudrait donner à la recherche scientifique les moyens financiers et humains pour trouver des solutions afin d’économiser les ressources et de mieux les utiliser, de trouver des substituts et de les recycler pour que la population mondiale puisse vivre décemment.

Le développement technologique généré par les pays occidentaux, et le bien-être matériel qui en a découlé, est une référence et un aimant pour beaucoup.
Corriger les dérapages de la croissance est un objectif qui ne peut être atteint que par l’ensemble de la communauté internationale. On voit combien il est difficile d’y arriver. Combien il est difficile de dégager un consensus tant les mentalités et les cultures sont différentes et tant l’intérêt national prévaut.

La décroissance est un courant de pensée généreux qui se veut mondial. Pour que ce courant devienne dominant, il conviendrait que chacun dans le monde soit convaincu que c’est la seule voie à suivre. C’est loin d’être le cas : les conceptions de vie, les conditions de vie, l’accès à la nourriture, au logement, au travail, aux soins, au bien-être, peuvent être d’un pays à l’autre à des années-lumières. Transcender ces différences par la décroissance paraît aujourd’hui utopique.

Ce sont les nations les plus industrialisées qui se doivent d’indiquer la voie pour un développement harmonieux et durable. A elles d’inciter d’abord ses propres populations, tout en évitant les perturbations sociales, à économiser l’énergie, diminuer la pollution, recycler les déchets, développer la formation et la recherche pour faire face aux défis. Un défi qui consiste à essayer de bien vivre dans un monde où les ressources sont limitées et où les valeurs, après avoir fait le succès de la société de consommation, ont conduit au désastre écologique.
Il faut donner aux pays les plus pauvres l’espérance qu’ils pourront eux aussi atteindre un juste développement qui les sortira de la misère et leur permettre d’arriver à ce bien-être matériel qu’ils entrevoient.

Les sciences et les techniques ont fort contribué à construire la société de consommation. Il faut aujourd’hui les mettre au service de valeurs qui feront évoluer le monde vers une croissance durable, soucieuse de la planète et du bien-être de l’homme. Encore faut-il définir ces valeurs et y faire adhérer la majorité de la planète.




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4 commentaires Répondre

  • clodomir Répondre

    plutôt que décroissance, je proposerais "autre croissance" ou "croissance autrement" ; je veux dire par là, orienter la production en fonction des besoins réels de l’humanité, et non seulement en fonction de ce que ça rapporte au capital.

    exemples : rendre l’eau potable accessible à tous ; penser à tout ce qu’il y a à faire dans le domaine de la santé, de l’hygiène, de la sécurité, de l’éducation, du développement personnel... surtout- mais pas seulement- dans la tiers monde.
    Et, chez nous, je pense aux nombreuses personnes qui souffrent de dépression nerveuse ou de quelque malaise psy ; de mon côté, j’ai eu quelques problèmes de santé qui m’ont permis de constater que se faire soigner, dans des conditions relativement confortables,coûte cher. Et je ne parle même pas des SDF et des situations du même genre ; il y là, pour améliorer tout ça, un potentiel de croissance et un gisement d’emplois.
    Avant de lancer une nouveauté sur le marché, le critère devrait être :" quel surcroît de bien être ce nouveau produit va-t-il apporter à l’humanité ?" et bien sûr, s’il est utile, il doit être accessible à tous !

    Ce ne sont pas les besoins qui manquent ! Si, au lieu d’essayer d’en créer des nouveaux par la pub ou le snobisme, on s’occupait de ceux qui existent déjà, en commençant par les plus vitaux.

    Me voilà en plein dans l’utopie !

  • M.N. Vroonen Répondre

    La question me semble importante, surtout pour nous, les seniors.
    Il est incontestable que sur un plan économique, la modération en terme de consommation et de dépenses d’énergie est aujourd’hui plus que jamais nécessaire, non seulement pour nous adapter à des temps plus difficiles mais aussi pour préserver la planète et encourager une consommation de biens durables et de première nécessité. La crise est venue nous ouvrir les yeux, nous les plus nantis qui vivions de privilèges et de confort acquis.

    Aujourd’hui, tout un chacun est succeptible de tomber dans le besoin, le manque, l’isolement affectif et matériel.
    C’est poruquoi je prône une décroissance économique progressive au profit d’une croissance relationnelle. Ceux qui ont connu la guerre ne me contrediront pas ! Ils savent combien l’ingéniosité et la solidarité étaient au rendez-vous.
    Les émissions de style "recup" ou "trucs et astuces" fleurissent sur nos écrans et c’est bien car cela nous éveille à l’antigaspi mais aussi à un retour vers des choses plus simples, plus vraies, avec l’échange de bonnes pratiques, de découvertes et de traditions perdues. L’autre jour je voyais J.P. Cofffe vanter le savon de Marseille, produit aux vertus universelles... ou une brocanteuse spécialisée dans le détournement d’objets insolites...

    Pour nous, seniors, cette décroissance sera aussi une approche vers le + être (comme le prône Marie de Hennezel dans son dernier livre "la chaleur de nos coeurs réchauffe nos corps") et un détachement de l’avoir. Nous vivrons plus vieux que nos parents, ce qui signifie que nous devrons faire durer nos biens matériels, mais aussi nos relations et notre appétit de vivre ! A l’heure où nous ne pourrons plus courir la planète, il sera bon d’avoir nos amis autour de nous et de nous ressourcer dans les joies simples d’un verre partagé ou d’un bouquet de fleurs. Ce détachement nous rapprochera aussi de nos enfants, dont les peurs de veillir s’estomperont au profit du plaisir d’être ensemble, tout simplement. Ce détachement nous aidera aussi à accepter des conditions de vie plus limitées, que ce soit seuls, en communauté ou en maison de soin.
    Donc tout profit de remettre à jour notre hiérarchie des valeurs !
    Amitiés
    Marie-Noëlle Vroonen-Vaes

  • Luc B. Répondre

    Evidemment qu’on a déjà changé notre mode de vie afin d’épargner la consommation d’énergie :

    Utilisation maximum des transports en commun:treins et trams (malgré les sièges d’une propreté plus que douteuse)
    Diminution de la température des locaux à vivre(19 °C) et fermeture des radiateurs des locaux inoccupés.

    Voilà deux manières à notre avis très importantes pour épargner l’énergie.

    Quand lances-tu la question de garder les centrales nucléaires qui garantissent plus de 50% de la production d’électricité en Belgique ?

    Amicalement. Luc

  • maclo Répondre

    Je trouve que la décroissance est souhaitable car une croissance permanente est impossible, on ne peut perpétuellement augmenter les richesses, le niveau de vie à un rythme accéléré et sans fin...Ce système nous mènera au final à l’anarchie, l’augmentation de la pauvreté dans le monde, une perte de sens des vraies valeurs. L’appât du gain rapide, une mondialisation mal gérée sans contrôle aucun, le capitalisme "sauvage" entraîne le monde à sa perte. Les Etats sont endettés, les banques font faillite, Les "bonzes" de la haute finance sont ruinés, la ^pollution atteint des proportions dangereuses pour l’humanité, la pauvreté augmente dans le monde. Notre "modèle" occidental prend de l’eau de toute part. J’ai lu à ce sujet un livre très instructif que je conseille "La décroissance pour tous" par Nicolas Ridoux (Parangon /Vs). Il est à souhaiter qu’une prise de conscience mondiale assez forte pour créer un mouvement puissant de prise de conscience généralisé puisse changer les mentalités.

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