Jean, notre témoin congolais le plus âgé, a grandi dans un village du Kasaï, dans le Congo belge d’avant-guerre, celui des corvées obligatoires. Après avoir appris à écrire « pour faire comme les Blancs », il devient moniteur au Katanga.

La vie dans un village du Kasaï

Je suis né au Kasaï en 1932, dans un village de brousse d’une centaine de personnes. J’y suis resté jusqu’en 1948. Je suis fils unique. Mon père était cultivateur et n’était pas instruit. Je ne l’ai presque pas connu car il est décédé quand j’avais 1 an. J’ai alors vécu avec ma mère, mon oncle paternel et ses trois enfants.

Nous vivions dans une case, une maison en paille, sur un sol en terre. Ma famille cultivait des champs. On vendait le manioc dans les marchés. Avant l’arrivée des Blancs, il n’y avait pas d’argent, on faisait du troc.

J’étais habitué à chasser le gibier avec les garçons et les hommes du village : des antilopes, des rongeurs. Outre le manioc, j’ai appris à cultiver du maïs et des arachides dans un champ familial. J’élevais aussi des poules, des chèvres, des moutons et je tressais des nattes, sortes de tapis, pour les vendre. Tout ça, c’était ma vie, avant l’âge de 9 ans quand j’ai commencé l’école.

Traditions

Mon oncle et ma mère m’apprenaient surtout la politesse et le respect : « il ne faut pas se moquer d’un infirme, il faut dire bonjour aux personnes âgées, il ne faut pas voler. »

Avant d’apprendre la Bible à l’école protestante du village, nous avions nos propres croyances envers les ancêtres. On croyait que, bien que morts, les ancêtres étaient encore vivants quelque part et nous voyaient. Si on faisait de mauvaises choses, ils allaient nous punir. Nous avions peur de cela.

Pour nos ancêtres décédés, on construisait de petites huttes et on disait qu’ils étaient là. Nous leur préparions et donnions de la nourriture. Après un certain temps, nous la reprenions pour la manger nous-mêmes. Parfois, on me demandait de veiller sur la nourriture pour que les chiens ne viennent pas. Moi, j’observais pour voir si les ancêtres venaient manger mais on me disait : « nos ancêtres ont déjà mangé ! » (rires).

Quand quelqu’un décédait, nous l’enveloppions dans des nattes et l’enterrions. Une année après le décès, on le fêtait.

Le recensement

Les seuls contacts que nous avions avec les Blancs au village, c’était pour le recensement de la population et le payement des impôts.

Le premier Blanc que j’ai vu faisait partie de l’administration coloniale. J’avais 4 ans et j’accompagnais mon oncle pour le recensement. Tous les gens du village étaient rassemblés.

Le Blanc demandait à chaque villageois : « Quel est ton nom ? » et il l’écrivait. Ensuite le Blanc appelait les gens par leur nom. Moi, je n’avais jamais vu ça, j’étais vraiment étonné ! Je me demandais : « Comment il connaît les noms ? ». C’était la première fois que je voyais quelqu’un écrire.

Quand un Blanc arrivait dans un village pour le recensement, on lui construisait une hutte pour qu’il reste dormir. Chaque villageois devait amener un œuf et du bois pour que le Blanc puisse se laver avec de l’eau chaude. C’était comme une offrande !

La peur des Blancs, des policiers congolais et du fouet

Tout le monde avait peur des Blancs. Au village, on disait qu’ils étaient méchants car quand ils vous arrêtaient, vous receviez des coups de fouet. Un exemple ? Si on ne payait pas l’impôt, on vous arrêtait pendant deux semaines et vous receviez chaque jour quatre coups de fouet. Vous deviez ensuite payer et si vous refusiez, on vous remettait en prison.

Un jour, j’ai assisté à cela. Après les coups, il fallait saluer le Blanc pour lui dire merci sinon on vous redonnait des coups de fouet ! C’étaient des policiers congolais qui donnaient les coups de fouet, ils travaillaient avec l’administration. A cette époque, ils étaient très disciplinés, ils n’étaient pas corrompus comme maintenant. Ils portaient le « feu rouge », une sorte de bonnet rouge. On avait peur d’eux. Les administrateurs portaient le casque colonial.

Avant les Blancs, il n’y avait pas de prison et on ne donnait pas de coups de fouet.

Entre la corvée et l’enrôlement de force dans la Force Publique

Avant la guerre 40-45, il y avait la corvée, le fait de travailler sans être payé. Les Blancs emmenaient les gens du village pour aménager une route, par exemple. J’ai vécu cela. A cette époque, les administrateurs belges considéraient bien les chefs coutumiers. Ils s’adressaient à eux pour qu’ils demandent à leurs hommes de participer au travail obligatoire. Mais en réalité, les chefs coutumiers étaient obligés de coopérer parce que tout le monde avait peur du Blanc et du fouet.

Lorsqu’il avait 17 ans, le fils de mon oncle a été arrêté par le chef coutumier, sur ordre du Blanc, pour être envoyé au service militaire. Il y a été obligé mais il était payé. Il a fait la deuxième guerre mondiale en Afrique et est même arrivé en Ethiopie. Après la guerre, il est revenu au village et était fier de raconter ses aventures, ses souffrances en traversant le désert. Il est revenu avec des jumelles « viewmaster » dans lesquelles on pouvait voir des photos de l’endroit où Jésus Christ était né en Israël. Il nous parlait aussi du fait que les Blancs étaient très disciplinés.

L’école au village : savoir écrire comme le Blanc

J’ai commencé l’école à 9 ans d’abord sous un arbre, puis les villageois ont été obligés de construire une école. C’était un bâtiment en paille, une hutte. Le premier instituteur était congolais, il est venu de l’extérieur. A ce moment-là, seuls les garçons y allaient car les parents ne voulaient pas y amener les filles. Nous étions une vingtaine d’enfants dans la classe.

Certains enfants ne voulaient pas aller à l’école. Ils voulaient continuer à chasser le gibier. Alors, l’instituteur nous demandait de les chercher. Moi, j’avais envie d’aller à l’école car c’était pour moi une nouvelle vie. Mon rêve de petit garçon, c’était d’écrire comme le Blanc écrivait ! Car le Blanc faisait peur mais il faisait aussi envie !

Je vous ai raconté la première fois où j’ai rencontré un Blanc. Eh bien quand je suis rentré du recensement, je suis monté sur un arbre, j’ai pris des feuilles d’arbre et, avec un petit bâton, j’ai commencé à griffonner. Et puis, j’ai imité le Blanc en prononçant le nom des gens : « Untel, untel.. ». Alors, on m’a donné un surnom. Dans ma langue cela voulait dire « quelqu’un qui écrit des lettres, même aux lézards, même aux crapauds, même aux grenouilles (rires). »

Une deuxième raison me motivait à aller à l’école : devenir vendeur. En effet, dans le village, des commerçants juifs prenaient les personnes qui avaient étudié quatre ou cinq années de primaires pour faire du commerce avec eux.

Il faut croire en Dieu

En allant à l’école, j’ai entendu pour la première fois parler de Dieu. Je me suis adapté, j’ai compris que ce que nos parents nous avaient enseigné était faux, qu’il fallait croire en Dieu.

J’ai été baptisé lorsque j’avais 10 ans par un catéchiste venu d’un village lointain. Avant d’être baptisé, on devait étudier pendant une année le catéchisme puis passer un examen. Et seulement si on réussissait, on était baptisé.

L’église était en paille. Mes parents avec d’autres gens du village l’avaient construite dans le cadre du travail obligatoire.

L’école à la mission protestante : « nos ancêtres les Gaulois »

J’ai terminé mes primaires dans une mission protestante, à 35 km de mon village. Les cours étaient donnés par des instituteurs congolais. Les missionnaires ne s’occupaient que de la religion et de l’église.

Au début, je logeais chez quelqu’un de la famille de ma maman, à 6 km de la mission puis j’ai logé sur place chez un ancien élève.

A l’époque, j’avais des contacts avec des Américains blancs : des missionnaires protestants et presbytériens. Ils étaient gentils, se familiarisaient avec nous, ne tapaient pas, contrairement aux Blancs de l’administration belge. On les rencontrait à l’église, parfois ils racontaient des histoires. Ils enseignaient la politesse, le respect, la religion. C’est un bon souvenir, la base de mon éducation. Cela m’a aidé dans ma vie d’adulte.

Au cours d’histoire, on apprenait la géographie de la Belgique, ses provinces, les rois belges, et l’histoire du Congo … à partir de l’arrivée des Belges. L’autre histoire du Congo, nous l’apprenions dans nos villages, nos familles, par des histoires. Nous avons appris à l’école les provinces du Congo mais après les provinces de la Belgique ! J’ai appris « nos ancêtres, les Gaulois » et même, l’hymne national belge : « Ô Belgique, ô mère chérie, à toi nos cœurs, à toi nos bras,… »

Parfois, à l’école, on se faisait punir pour quelque chose qu’on n’avait pas fait, et ça je n’aimais pas du tout. Par exemple, quand quelqu’un faisait du bruit, le professeur venait taper tout le monde sur la tête avec un bâton. A la maison, on pouvait aussi se faire frapper sur la tête, se faire chicoter. Mais cela n’avait rien à voir avec les coups de fouet des Blancs après avoir été déshabillé. Ça c’était vraiment humiliant !

Plus tard, quand j’ai étudié la psychologie et la pédagogie, nous avons appris à ne pas pratiquer les punitions corporelles mais plutôt des punitions psychologiques.

Un diplôme de moniteur au Katanga

En 1948, je suis allé au Katanga, près de Kolwezi, également dans une mission, pour continuer mes études. J’aurais pu faire mes secondaires au Kasaï mais le fils de ma cousine est venu me chercher en disant qu’au Katanga, les gens vivaient bien et étaient civilisés. Moi, j’étais très content.

Le programme du Katanga était plus avancé que celui du Kasaï alors j’ai refait ma 6ème primaire. En plus, la langue de l’école au Kasaï était le tshiluba alors qu’au Katanga, c’était le français pour la plupart des leçons. Heureusement, j’avais déjà un peu appris le français auparavant.

Maman est décédée en 1950. C’est le fils de ma cousine qui a alors supporté les coûts de mon éducation.

Quasi tous les professeurs étaient congolais. Un professeur américain nous donnait cours de pédagogie. Mr M.N. était une autre exception. Il travaillait dans la mission et nous donnait cours de français. C’est le seul Belge avec qui je me suis familiarisé. Je l’appréciais car il avait vraiment l’amour des Congolais. Quand il nous enseignait le français avec des gestes, on voulait l’imiter. Ses gestes nous aidaient à apprendre. Il ne se sentait pas supérieur comme les administrateurs ou comme d’autres Blancs. Il travaillait avec les missionnaires et se comportait comme eux, même s’il était laïc.

Après mes primaires, j’ai donc étudié quatre ans dans cette école qui formait des moniteurs. Là encore, la plupart des Blancs avec lesquels j’étais en contact étaient des Missionnaires protestants, des Américains méthodistes.

A cette époque, je n’avais pas de contacts avec les gens de l’administration coloniale, trop éloignée de la mission. Par contre, lors de la fête organisée à la fin de mes études, en 54, des administrateurs sont venus chercher quatre jeunes diplômés pour le service militaire obligatoire, « La Force Publique ». Ils ont été tirés au sort avec des numéros sur des bouts de papier. Moi, je n’ai pas eu la chance d’être pris. J’aurais bien voulu car quand je voyais les militaires bien habillés, avec des armes, cela me faisait envie !

Alors je suis devenu enseignant en 1956, après deux années supplémentaires de stage. En fait, dans la mission où j’étais, il n’y avait pas d’autres études possibles. Aujourd’hui, je possède encore mon diplôme. J’en suis fier. Ce document a résisté aux trois guerres que nous avons traversées !

Enseigner à l’école officielle d’Elisabethville

Après mes études, je voulais travailler dans l’enseignement colonial. L’école laïque, officielle venait d’être créée à Elisabethville et quand j’ai vu les instituteurs congolais, avec les barrettes et l’inscription « l’union fait la force », cela m’attiré. Et surtout, ils étaient bien payés !

Les missionnaires m’avaient proposé d’aller à l’école de théologie pour devenir pasteur mais j’ai préféré m’engager dans l’école officielle. J’y ai travaillé jusqu’à l’indépendance. Le directeur de cette école était belge, de même que le conseiller pédagogique. Les autres enseignants étaient congolais. Etant protestant, on me confiait les enfants protestants pour le cours de religion. C’était une école pour Congolais, dans la cité.

Les Blancs, eux, allaient dans les écoles du centre-ville. Certains enfants noirs qui habitaient en ville ou dont la famille avaient de l’argent fréquentaient les écoles des Blancs et cela même avant l’indépendance.

En effet, en 1957, Auguste Buisseret, le ministre des colonies, avait autorisé les enfants noirs à apprendre avec les enfants blancs. Mais beaucoup de colons belges s’y étaient opposés parce qu’ils considéraient les Noirs comme inférieurs à eux.

L’indépendance s’annonce….

En 1959, au Kasaï, des troubles ont éclaté entre les Baluba et les Lulua, ils se sont entretués. J’ai vu des gens qui avaient perdu des bras, des mains. C’est un mauvais souvenir.

C’était une conséquence des élections des bourgmestres des communes dans la province de Kananga, organisées par les Belges en 1957. C’était la région des Lulua mais il y avait aussi des Baluba. Beaucoup de Baluba ont été élus bourgmestres. Une année avant l’indépendance, des Belges ont dit aux Lulua : « si vous ne faites pas attention, vous serez dominés par les Baluba. » Alors, les Lulua ont voulu se venger et prendre leur place. Ainsi, les troubles ont commencé et les Baluba sont rentrés au Kasaï oriental. Moi, j’étais du côté des Baluba.

Avant l’indépendance, nous disions : « nous allons remplacer les Blancs, nous vivrons mieux, nous serons libres ! ». Nous le pensions vraiment en écoutant les politiciens : Lumumba, Kalonji, Kasa-Vubu, Tshombe. Avant, on n’y pensait pas.

Nous voulions avoir les places qu’occupaient les Blancs : administrateurs de territoires, commissaires de district, gouverneur… Les politiciens voulaient que les Belges partent et nous avons pensé comme eux. A ce moment, je m’intéressais à la politique et je croyais qu’ils disaient la vérité.

… et arrive

Le jour de l’indépendance, j’ai écouté les discours de Lumumba et de Kasa-Vubu à la radio, chez moi, à Elisabethville. Ces discours me captivaient, j’étais très heureux. Nous avons chanté, dansé, nous étions contents de sortir de l’esclavage des Belges, du colonialisme.

Cinq jours après l’indépendance, la Force Publique s’est révoltée. Elle était dirigée par le général Janssens, un Blanc. On m’a raconté qu’il avait dit aux soldats : « Avant l’indépendance = après l’indépendance ! ». Alors, des révoltes ont éclaté et les Belges ont parfois été attaqués par les militaires. Cela a été la débandade.

Les Blancs avaient peur et fuyaient avec toutes leurs affaires pour aller en Zambie. Quand je les ai vus avec leurs matelas, leur famille, j’ai regretté, j’ai eu pitié. Je me suis demandé pourquoi ils partaient. J’aurais eu envie que les colons et les commerçants restent et que les gens de l’administration coloniale s’en aillent. Les colons auraient pu rester avec nous pour développer le pays.

Au Katanga, je n’ai pas vu de violences à l’égard des Blancs, contrairement à ce qui s’est passé à Léopoldville.

En effet, des troupes belges de la base militaire de Kamina sont arrivées au centre-ville d’Elisabethville pour maîtriser les militaires de la Force Publique et assurer la sécurité des Blancs. Mais à l’extérieur de la ville, dans la cité où je vivais, il y a eu des pillages de Congolais dans les fermes des Blancs, les pharmacies. Certains ont profité du départ des Blancs. Quand les administrateurs blancs sont partis, leurs remplaçants congolais ont occupé leurs maisons.

Sécession du Katanga et fuite au Kasaï

Onze jours après, Tshombe a déclaré l’indépendance du Katanga. Il a été influencé et aidé par des Belges. La plupart était resté car le Katanga était une province minière très riche. A ce moment-là, même le commissaire de police était encore un Belge.

J’ai mal vécu cela car les Katangais voulaient nous chasser. Certains sont allés se réfugier auprès des troupes de l’ONU appelées à l’aide par Lumumba. J’avais peur que les Katangais viennent m’agresser. Alors je suis retourné dans mon village natal, au Kasaï.

Quand j’y suis arrivé, il y avait aussi des troubles du fait de la sécession du Sud-Kasaï menée par Albert Kalonji. J’ai dû vivre quelques jours en brousse avec mes enfants pour me protéger. Les Baluba se battaient contre les quatre autres tribus du Kasaï oriental pour obtenir le pouvoir. Il y a eu beaucoup de violence, des têtes coupées…

Les missionnaires protestants m’ont proposé d’être directeur de leur école primaire. Ils n’avaient pas été inquiétés pendant les troubles car ils étaient amis avec toutes les tribus. Un jour, j’ai été arrêté par les militaires de Kalonji mais les missionnaires sont intervenus et j’ai été libéré.

Nous étions en juillet 1960. Il y avait des troubles partout et j’ai vraiment pris conscience que les politiciens nous avaient trompés.

Une histoire avec des aspects positifs et négatifs

Avec le recul je pense que nous n’étions pas formés pour l’indépendance. Au Kasaï, il n’y avait pas d’écoles supérieures ni d’écoles de métiers. Il aurait fallu garder un moment les coloniaux avec nous pour apprendre d’eux. En Zambie, la population a travaillé un certain temps avec les Blancs après l’indépendance et cela s’est mieux passé car ils étaient mieux formés.

Avec la colonisation, les Belges ont permis de développer la civilisation, les écoles, les routes, des voies de communication. Mais les Congolais ont aussi beaucoup apporté aux Belges : du travail gratuit, des œufs, du bois, ... Cela a aidé les Belges à ne pas dépenser ! Les Congolais ont participé à la construction d’un nouveau Congo, surtout dans les sociétés minières du Katanga.

Aujourd’hui, un grand nombre de Belges se croient encore supérieurs aux Noirs, ils ne vous laissent pas entrer dans leur maison. Il faut que les Belges se souviennent de leur passé. Je trouve bien qu’il y ait une place Lumumba afin de se rappeler que les Congolais ont voulu l’indépendance. C’est une histoire dont il faut se souvenir, avec les aspects positifs et négatifs. Il faut en parler, l’enseigner dans les écoles.

ps

Ce témoignage fait partie du livre "Congo belge, mémoires en noir et blanc", 1945-1960, édité aux Editions Weyrich. Il ne peut pas être reproduit sans l’autorisation de l’éditeur.

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