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L’euthanasie : POUR ou CONTRE ou ... ?

30 octobre 2008, 22:25, par Jules B.

Les religions ont construit des systèmes d’éthique sur le postulat de l’existence d’un dieu. Personne ne peut s’arroger le droit d’imposer aux autres la croyance en ce postulat. Personne donc ne peut, de la même manière, contraindre autrui au respect des règles morales déduites de cette hypothèse.

Il arrive néanmoins que certaines de ces règles rejoignent celles d’une « morale naturelle » communément admise.

Le principe de la liberté est de celles-là. Il se situe à l’épicentre d’une contradiction de fait dans la pensée religieuse. Comment concilier en effet, d’une part, la théorie par laquelle on explique toutes les abominations humaines et l’irresponsabilité de Dieu qui aurait laissé à l’homme la liberté de choisir entre le bien et le mal, et d’autre part une condamnation sans appel de celles et ceux qui veulent décider de mourir dignement ?

Il n’y a de paradoxe que dans les mots : la mort fait partie de la vie. C’est, comme on l’a déjà dit, la seule certitude. Je peux donc décider que ma mort m’appartient, comme je peux considérer que la vie que l’on m’a imposée – mais qu’il m’appartient d’accomplir de telle ou de telle façon - n’est pas ou n’est plus en rapport avec la personne que je veux être.

« Tuer » ! La belle hypocrisie ! Les croyants comme les autres tuent sans arrêt ; et pour cent « bonnes » raisons, ne fût-ce que pour se nourrir, privent de leur vie des millions d’autres créatures. Il ne faut pas confondre les concepts au-delà des mots : dans l’acte médical d’euthanasie active, tel qu’il est régi par la loi belge, ce n’est pas une agression violente comme le terme l’implique, mais l’accomplissement assisté d’une volonté individuelle exprimée en toute liberté et conscience. C’est une démarche à la fois humaniste et sociale, en rapport avec les normes et les choix de notre temps, légitime comme pouvait l’être aux yeux de certains peuples la nécessité d’abandonner derrière eux, ou de porter au plus froid de la montagne, ceux qui ne pouvaient plus vivre dignement, efficacement, dans la tribu.

Nous n’en sommes plus là.

Mais à nos yeux, aujourd’hui, la souffrance peut devenir avilissante, parce qu’elle est réductrice de la qualité d’homme dans toutes ses nuances. Je veux être libre de décider d’y mettre un terme, d’interrompre ce qu’elle entraîne d’humiliations pour moi et de charges moralement douloureuses pour mon entou-rage.
Je dirai même que seule, cette mort choisie, au-devant de laquelle on se porte (N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que fit Jésus le Nazaréen au Golgotha ?), cette mort voulue comme un ultime acte de volonté, est « rédemptrice », dans le premier sens du mot, de ramener « au bien », enfin, ce que je ne peux plus supporter, comme un « mal ».

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