Quand approche tout doucement l’âge, où statistiquement en tout cas, on devrait tirer la révérence devant l’existence, un mot revient assez régulièrement à l’esprit lors de furtives réflexions sur la vie qu’on a menée.
Ce mot c’est : le bilan.
Ah le bilan ! Faut-il le faire ? Peut-on s’empêcher de le dresser d’ailleurs, même si on cherche à éviter cette expérience surtout quand on craint qu’elle soit plus douloureuse que réjouissante !
Pourtant un bilan de vie n’est pas un état financier où la différence entre le crédit et le débit s’affiche en pertes ou profits.

Une vie n’est pas un monolithe. Elle est constituée de nombreux départements : la vie de l’enfance et de l’adolescence sous la dépendance des parents.
La vie affective de jeune adulte.
La vie professionnelle du chef de ménage (comme on disait naguère).
La vie sociale et ses conflits, vaste sujet à traiter s’il en est.
La vie de père de famille qui assiste d’abord à la naissance de ses enfants puis, 20 ans plus tard, à leur départ du cocon familial voire à leur éloignement géographique lequel raréfie les contacts avec les petits-enfants.
La vie d’ex-conjoint se retrouvant célibataire à l’aube du 3ème âge recherchant (et découvrant parfois) un contact affectif intime et sincère, essentiel pour redonner l’envie d’achever la fin du parcours dans la joie et la sérénité. Sur quels critères baser cet éventuel bilan ?

Le bonheur qu’on a ressenti, celui qu’on imagine avoir procuré à ceux qui nous sont ou nous fûmes chers ?
La réussite matérielle ?
Le compte épargne bien rempli.
Les actions en hausses, la luxueuse seconde résidence, la rutilante limousine voire le voilier à Nieuport-bains ?
L’ambition sociale ? La reconnaissance par ses pairs, les décorations, la présidence du club sportif local ?
La puissance de l’esprit (à traduire souvent par ego) ?
la publication d’articles de haute valeur … morale ou publique ou économique voir sociale ou érotique
la prière dans les plus sacrés lieux de culte ?
les prises de position publique sur les faits de société.

Le bilan sera bien positif quelque part dans l’un ou l’autre des compartiments qui composent cette vie ? Mais cela suffira-t-il à apostropher l’homme à la faux quand il nous fera signe ?
« Je suis prêt à te suivre mon brave. J’ai réglé tous mes comptes : j’ai déposé mon bilan !

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