Pendant plus d’un an, un groupe d’Ages & Transmissions a réfléchi et témoigné sur la valorisation de retraites actives, créatives et utiles. Un livret sera bientôt imprimé.
Les débats les plus vifs se sont focalisés sur les valeurs liées à l’âge et plus particulièrement sur les valeurs tierces en référence au troisième âge, expliquées par Maximilienne Levet dans son livre "Les valeurs de l’âge" aux éditions Erès. L’auteur transforme les réductions de vitesse, de force et de consommation en acquis et donc en valeurs positives de lenteur, de faiblesse et de frugalité dont la société actuelle aurait le plus grand besoin.

Certains les reconnaissent avec lucidité et y adhèrent avec ...énergie, d’autres les rejettent avec ...force !

J’ai eu le temps de lire « les valeurs de l’âge » de Maximilienne Levet.
Je me suis personnellement pas vraiment sentie « vieillir ». Bien sûr que je suis moins bonne dans certaines choses mais, comme je suis meilleure dans d’autres, disons que cela s’équilibre plus ou moins. Je n’ai pas eu le temps de m’inquiéter.
Pourtant la première fois qu’on m’a fait remarquer mon âge, c’est il y a une vingtaine d’années à la caisse du GB. La caissière m’a dit : vous, vous n’avez pas à vous plaindre, vous, pour votre âge, vous êtes encore très bien. Mais pourquoi a-t-elle jugé nécessaire d’ajouter « pour votre âge » ? Je ne vais plus au GB, je vais au Delhaize.
La deuxième fois, c’est quand je suis allée, en 1997, à la réunion des anciens de rétho. Il y en a que je n’ai pas reconnu du tout et les autres, oui, mais c’étaient des dames « d’un certain âge ». Je me suis saisie et en rentrant à la maison, j’ai regardé dans la glace, eh bien oui, moi aussi j’avais vieilli.
Il y a une dizaine de jours, j’étais à la réunion des mêmes dames à Pousseaux. Une semaine pleine de rires, de fous-rires, de retombées dans des souvenirs d’il y a si longtemps. Merveilleux. Mais le dernier jour on a parlé de « quoi faire l’année prochaine ? ». Pourquoi, il y a quelque chose de spécial ? Oui, on fête les cinquante ans de fin d’humanités. Cinquante ans ! Un demi-siècle. Je n’en suis pas encore remise.

C’est en rentrant que j’ai lu le livre de Maximilienne Levet.
J’ai eu dur. J’ai même pleuré un peu en lisant comment elle me décrivait.
Je dois oublier mon passé. Je n’ai plus de futur. Je dois vivre dans le présent. Et même dans le présent, il faut que ce soit au jour le jour, en pensant à moi. Me faire plaisir.
Eh bien, non, Madame Levet, j’ai un passé avec ses hauts et ses bas et je veux pas l’oublier.
J’ai encore un futur puisque je suis programmée pour vivre jusque 105 ans (au moins !).
Tiens, à cause de vous, je me suis rendue compte que ce que je croyais être encore 40 ans est devenu 39 ! Je fais encore des plans et je les réaliserai.
Et le présent ? Vous me dites de vivre en parfaite égoïste ce que, par la force des choses, je suis entrain de devenir. Je suis seule. Je mange ce que je veux, je fais ce que je veux, je vais où je veux. ... Non, je ne suis pas d’accord. Ni avec ça, ni avec vous. Alors, votre conclusion ? Ce n’est pas vraiment la conclusion des chapitres avant. Et c’est quoi ? Je n’en sais rien. Je ne vous suis pas. Sorry.

Josette Derycke

3 commentaires Répondre

  • Romyo Répondre

    Je ne suis pas vous "heureusement" en ce qui me concerne ! La vie m’a déjà blessée bien des fois à cause de mon "grand" ou "petit" coeur, de mon sentimentalisme. Aujourd’hui encore je meurs un peu d’avoir attaché trop d’importance aux sentiments, qui me déçoivent souvent. Mais sans cela que serait ma vie. Il faut savoir supporter la souffrance après avoir connu les bonheurs, comme l’amitié, l’amour, le fait de rendre service, donner des petits coups de fils, c’est si facile et pourtant parfois même tellement dur, mais même comme le dit quelqu’un dans une chanson : "ce mal qui nous fait du bien". Je ne suis pas maso, mais j’ai besoin des autres pour rendre service, et si je me casse la figure et bien ce n’est pas grave, je recommencerai quand même en espérant ne pas penser un jour, je mange, je dors, j’ai un toit, je fais ce que je veux. Excusez-moi mais je ne suis pas vous !

  • Maritchu Répondre

    Votre article me fait penser à une publicité stupide qui passe à la radio pour le moment. Un homme parle de sa jeunesse et de l’argent qu’il a gagné à 8 ans, à 20 ans puis à l’âge adulte.
    Enfin il parle de sa retraite comme d’une quête de bonheur (enfin !) et du boulot à plein temps que cela représente (en buvant du Ricorée évidemment !). Je trouve cela lamentable. Une vision de la vie où on trimerait jusqu’à la retraite, sans plaisir, par nécessité de gagner de l’argent, pour enfin mettre les pieds sous la table et ne plus penser qu’à soi. Est-ce cela que nous allons proposer à nos petits enfants ? la carotte de la retraite pour les faire travailler ? Le bonheur peut se vivre à tous les âges, lorsqu’on a la joie de vivre et qu’on la partage. L’argent n’est qu’un outil. Et la retraite n’est pas un repli sur soi où on est enfin heureux (tout seul ?). C’est encore participer mais d’une autre façon, plus libre et ludique, sans comptes à rendre à ceux qui dépendaient de nous mais en leur montrant combien il est enthousiasmant d’utiliser toutes ses capacités à rester dans la vie et à partager cette énergie.

  • Petit Nuage Répondre

    Bonjour, Josette !
    J’ai aimé que tu ne sois pas laissée bercer par cette philosophie à courte vue que l’on nous propose si souvent. Tu sais : les "Moi, d’abord... Mon bonheur...Mes plaisirs...MOI...MOI...MOI... " Cette quête égocentrique laisse insatisfait, on n’en a jamais assez, et on court, on court après quelque chose qui nous échappe toujours.
    Mais tu connais certainement le plaisir de faire plaisir... le bonheur des joies partagées... la satisfaction du devoir accompli... Voilà qui laisse un bon goût dans le coeur.
    Quant à l’âge,j’aimerais en parler avec toi. Une autre fois peut-être ?

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