J’aimais assez les confessions hebdomadaires que nous devions effectuer pendant la période de deux ans du catéchisme.
Bien sûr j’avais le problème de trouver des "péchés" , mais en creusant un peu je trouvais bien quelques actions répréhensibles, souvent bénignes, qui me semblaient correspondre au but du curé.
Aussitôt agenouillée face à la grille de bois, j’attendais le cœur battant le petit bruit de la planchette qui en dégageait l’obturation. Je devinais alors les traits de mon confesseur, homme jeune et doux ; il me parlait d’une voix feutrée, qui me donnait le frisson . Pendant quelques minutes nous partagions une intimité qui me semblait le sommet de la volupté ; je sortais du confessionnal légère et pure ; lavée de toute tache et persuadée d’avoir été pendant un cour instant le seul l’objet de ses préoccupations.

3 commentaires Répondre

  • Mijanou Répondre

    Pour moi aussi, enfant, le moment de la confession était comme une aventure, pas désagréable du tout. Cette petite maison constituée par le confessionnal, était un lieu où je rêvais de me cacher.

    Je commençais systématiquement mon ’texte’ (comme une actrice) par ’J’ai désobéi, j’ai menti’ ! Puis suivait un silence. Généralement je trouvais tout de même quelque chose à ajouter, mais pas toujours.

    Je ne comprenais rien à ce ’pardon de Dieu’... mais ce rituel me plaisait : c’était amusant aussi de chaque fois reculer d’une place quand la personne suivante entrait dans le confessionnal.
    Un bon souvenir en somme.

  • Dobbelstein Répondre

    Bien chère Jeannine,

    Je trouve que tu avais de la chance de vivre tes confessions de cette manière. Pour ma part, je vivais cet exercice plutôt difficilement. Je ne devais d’ailleurs pas trop chercher mes péchés et n’avais pas le souci de plaire au confesseur. Par contre, je m’attendais chaque fois à une bonne engueulade. Quand celle-ci n’était pas trop traumatisante, je sortais également soulagé.

  • clodomir Répondre

    dans ma paroisse (Esneux), il y avait un confesseur étranger qui venait régulièrement ; il s’appelait le R.P. Beaumale ; tu imagines les jeux de mots auxquels ça donnait lieu ! Et effectivement, c’était un grand costaud, jeune et beau ; il avait un succès fou auprès des jeunes filles. Je n’ai pas besoin de t’expliquer pourquoi !
    Comme quoi la perversité féminine est telle qu’elle rend troubles les choses les plus sacrées.
    Eh oui, le serpent savait ce qu’il faisait en s’adressant d’abord à la femme...

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